à chaque famille, l’emplacement de sa maison et du jardin, avec quelques arpens de terre en ferme, à un prix tres modéré. Le pays riche et fertile dans lequel ils sont établis, était inculte avant leur arrivée ; leur industrie est encore très remarquable, leurs terres sont certainement mieux cultivées que les autres, et leurs maisons, bâties à la façon de leur pays, sont d’une néteté et d’une aisance qui les fait paraitre comme des palais en comparaison des pauvres cabanes des Irlandais ; l’intérieur surtout, est tenue avec une propreté singuliere et bien distribué. Les femmes portent encore leur grand chapeau de paille et le court jupon qu’elles ont dans le palatinat. Les habitans les haïssaient cordiallement dans le commencement, ils ne les aiment gueres à présent et en sont tres jaloux ; de telles dispositions sont loin de les engager à imiter leur manière où à exercer leur industrie pour égaller où même surpasser celle de ces étrangers. Il s’en suivra tout naturellement, qu’à moins d’événemens extraordinaires, les Palatins finiront par devenir Irlandais, comme leur voisins.
Traversant la longue ville de Rathkale, je me dirigeai vèrs Adair, où je fus reçu par Sir Richard Quin. Cette ville d’Adair, était autrefois pleine de colléges et d’établissemens eclésiastiques ; on y voit encore les ruines parfaitement bien conservées de plusieurs Abbayes considérables ; à quatre où cinq mille de là, à Skelton, on voit encore des ruines d’Abbayes, et peutêtre les plus grandes que j’aye vu dans ce pays.