OUVRAGES INÉDITE encore les romarins s’élever en berceau comme des cyprès autour du tombeau de marbre où sont écrits les vers d’Anyté… Mon bien-aimé m’avait donné une cigale et une sauterelle, elles moururent
; je leur élevai ce tombeau parmi le romarin.
J’étais en pleurs… La belle Anyté passa sa lyre à la main : Qu’as-tu ? me demanda-t-elle. — Ma cigale et ma sauterelle sont mortes…. Ah ! dit-elle, nous devons tous mourir… (Cinq ou six vers de morale)… Puis elle écrivit sur la pierre (L’épitaphe d’Anyté). »
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Citons un fragment d’élégie qui rappellera le caractère et tous les tourmens du poète à ceux qui sont familiers avec son génie. Ce tableau fournira aussi peut-être un pendant singulier et un piquant contraste aux amours de Pannychis.
O délices d’amour ! et toi, molle paresse, Vous aurez donc usé mon oisive jeunesse ! Les belles sont partout. Pour chercher les beaux-arts, Des Alpes vainement j’ai franchi les remparts : Rome, d’amours en foule assiége mon asile. Sage vieillesse, accours ! O déesse tranquille, De ma jeune saison éteins ces feux brûlans, Sage vieillesse ! Heureux qui dès ses premiers ans A senti de son sang, dans ses veines stagnantes, Couler d’un pas égal les ondes languissantes ;