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incendiaires, nous n’aurions pas pu les épargner ; à plus forte raison, ignorant leur nationalité, avons-nous dû les condamner au dernier supplice,

« La chose est très claire et n’a pas besoin de nouvelles explications.

« Nous savions que vous deviez venir cette année chercher une réponse à votre lettre ; mais, comme cette lettre a été remise sans les formalités requises, nous n’étions pas tenus d’y répondre. Ce n’est pas une affaire qui regarde un gouverneur de province. De plus, comme notre royaume est subordonné au gouvernement chinois, nous devons consulter l’empereur sur les affaires qui regardent les étrangers. Rapportez cela à votre chef, et ne soyez pas surpris que, pour vous exposer le véritable état des choses, nous ayons été conduits à vous parler comme nous venons de le faire. »

Dans la dépêche au commandant Lapierre, le gouvernement coréen témoignait aussi le désir qu’on n’envoyât pas de navire sur les côtes de Corée, pour recueillir les canons qui avaient été laissés dans l’île Ko-Koun-to.

M. Lapierre répondit à cette dépêche par la voie du gouvernement chinois. Il disait en substance :

« Dans les premiers mois de 1848, un navire de guerre français ira en Corée pour chercher tout ce qui a été laissé sur l’île Ko-Koun-to. Quant aux raisons alléguées par le gouvernement coréen, pour se justifier du meurtre des Français, elles ne sont pas acceptables. Si à l’avenir un Français est arrêté en Corée, on devra le renvover à Pékin ; en agissant autrement, on s’exposerait aux plus grands malheurs. »

Telles furent les premières relations officielles de la France avec la Corée. Quand le commandant Lapierre rentra en France, la révolution de 1848 venait d’éclater et l’on ne songeait guère à la Corée.

Avant d’aller plus loin, nous devons payer un juste tribut de reconnaissance aux officiers français qui, à cette époque, représentèrent notre pays dans l’Extrême-Orient.

Avec des moyens d’action très limités, avec la crainte conti-