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XXVII

TROUBLES POLITIQUES. — L’AMNISTIE. — NOUVEL ÉTAT DE CHOSES. — CONVERSIONS. — LA REINE MÈRE CATHOLIQUE. — LA CATHÉDRALE

Pendant ce temps, la politique n’avait pas chômé, toute l’année 1894 ne fut qu’une suite de commotions et de révolutions. Après qu’ils se furent emparés du palais royal en juillet 1894, les Japonais mirent le régent à la tête de l’administration, croyant sans doute en faire l’instrument de leurs volontés. Ils reconnurent bientôt leur erreur, et, dès la fin de novembre, ils le remercièrent de ses services pour mettre au gouvernement des ministres de leur choix. Au lieu de se faire l’humble serviteur des Japonais, le régent avait, au contraire, remué ciel et terre afin d’en délivrer son pays. Pour cela il avait fait appel aux rebelles de la province et avait concerté avec eux un complot, qui fut heureusement éventé avant d’être mis à exécution. Les rebelles devaient venir en masse à la capitale, y provoquer du désordre, en chasser les Japonais, entourer le palais, forcer le roi à abdiquer et faire monter sur le trône Ni-tjyoun-yong, le petit-fils même du régent.

Tels sont, du moins, les chefs d’accusation relevés au procès qui s’est dérouté au printemps dernier. On n’a point osé toucher au régent, l’âme du complot ; on s’est contenté de faire arrêter son petit-fils. Les charges relevées contre lui ont-elles été bien prouvées ? il est difficile de te savoir ; toujours est-il que cinq de