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tsang-tsil est une autre espèce de suspension dans laquelle le patient est attaché en haut par les cheveux, et agenouillé sur des fragments de pots cassés, tandis que les satellites, placés de chaque côté, lui frappent les jambes à coups de bâton.

5o Le top-tsil, ou sciage des jambes. — Avec une corde de crin on serre la cuisse, et deux hommes tenant chacun un bout de cette corde la tirent et la laissent aller alternativement, jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à l’os en rongeant les chairs. Après quoi on recommence un peu plus haut ou un peu plus bas. D’autres fois le sciage se fait avec un bâton triangulaire sur le devant des jambes.

6o Le sam-mo-tsang, ou incisions faites avec une hache ou cognée en bois, qui enlève des tranches de chair. Etc. etc.

L’application plus ou moins longue et plus ou moins cruelle de ces diverses tortures, est entièrement laissée au caprice des juges, qui souvent, surtout quand il s’agit de chrétiens emprisonnés pour cause de religion, se livrent à des excès de rage et inventent des raffinements de barbarie, à faire frémir la nature. Il est rare qu’après un interrogatoire suivi de pareilles tortures, le patient puisse se traîner ; les bourreaux le ramassent sur deux bâtons, et le portent, bras et jambes pendants, à la prison. Quand un accusé est reconnu coupable, et que, malgré les supplices, il refuse de confesser sa faute, le juge compétent porte la sentence de mort, et, à dater de ce moment, il est défendu de le torturer davantage. La loi exige que le condamné, avant de subir sa sentence, la signe de sa propre main pour reconnaître la justice du châtiment qui lui est infligé. Les martyrs ont souvent refusé de signer, parce que la formule officielle de condamnation portait ces mots ou d’autres analogues : « Coupable d’avoir suivi une religion fausse, une superstition nouvelle et odieuse, etc. »

« Notre religion est la seule vraie, disaient-ils, nous ne pouvons attester qu’elle est fausse. »

En pareil cas, on leur prenait la main, et on les faisait signer de force.

Quand le condamné à mort est un grand dignitaire, sa sen-