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ressentir de nos jours : par tolérance, dit-il, il fut permis aux filles publiques, eu égard à leur grand nombre, d’exercer librement et indistinctement leur commerce dans tous les quartiers de Paris, sauf néanmoins de continuer comme par le passé à faire inscrire leur nom et lieu de leur demeure sur un registre de police uniquement destiné à cet usage, à peine de trois mois d’hôpital contre celles qui ne s’y conformeront point «.

Certes, monsieur le maire, le vœu de ce règlement n’est pas équivoque, et Desessarts, par lequel il nous est transmis, n’est pas un auteur suspect. Eh ! pourquoi donc les grisettes exerçant un commerce égal à celui qu’exerce l’exposante et ses journalières, et jouissant des fruits des mêmes travaux, pourroient-elles impunément s’affranchir des charges qui y sont attachées ?

Un autre abus qu’il est encore de l’intérêt de l’exposante de relever ici, c’est celui dont les actrices des théâtres de cette capitale, et notamment des trois principaux, se rendent journellement coupables. Eh ! combien n’est-il pas douloureux pour elle de voir chaque jour se grossir le nombre des grisettes qui empiètent sur