Page:Laurenceau - Le Petit neveu de l'Arretin, ouvrage posthume trouvé dans le portefeuille de son grand oncle, BnF Enfer-373, 1800.djvu/116

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On conte qu’il était jadis
Femme de bien qui prit pour chambrière
Jeune pucelle à tétons rebondis,
Novice ignare, apprentie ouvrière,
N’ayant jamais remué la charnière.
Elle arrivait des confins champenois ;
Fin corsage, peau blanche, œil frippon, doux minois,
Formaient l’étui de son ame grossière.

Le mari la voyant arde dans son harnois ;
Il sent sa charnelle vétille
Se roidir sous son caleçon,
Et déjà son goujon sur sa cuisse frétille
Alléché par l’appât du friand hameçon.

Or, il advint qu’un jour de fête,
Où madame faisait la quête,
Il resta seul à la maison,
Et fit ainsi sa harangue à Louison :

Louison, ma mie, avez martel en tête,
Et je ne sais quel mal vous point. — Oui-da,
Répart Louison, oui, mon biau maître,
Depuis le jour que me brida
Cet ardent desir de connaître

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