Aller au contenu

Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
viii
AVANT-PROPOS

En dehors de la famille de Fumel qui le possédait au moment de la Révolution, nul encore ne put m’apprendre quels avaient été autrefois les propriétaires de Bonaguil. Une ligne de l’Inventaire-sommaire des Archives départementales de Lot-et-Garonne, dont les premières feuilles étaient à peine imprimées, relatant un acte de justice passé pour Antoine de Roquefeuil, seigneur de Bonaguil[1], me mit sur la bonne voie. J’appris en effet bientôt que les Roquefeuil de Caslelnau, en Quercy, avaient, les premiers, possédé la seigneurie de Bonaguil et qu’en outre Monsieur Léopold Limayrac, alors conseiller général du canton de Castelnau-de-Monratier, amassait les matériaux nécessaires pour écrire l’histoire de cette dernière baronnie. Je me mis en rapports avec lui ; et ce fut avec une parfaite bonne grâce qu’il me communiqua toutes les pièces, trouvées jusque là par lui, qui confirmaient en tous points mes premiers renseignements.

Muni de ce mince bagage archéologique et historique, je n’hésitai pas à publier aussitôt ma première édition (1867), dont le but, je l’ai déjà dit, était de faire connaître au plus vite le château de Bonaguil. Ce but fut pleinement atteint. Depuis cette époque jusqu’à aujourd’hui les visiteurs n’ont cessé d’affluer à Bonaguil.

Les minutieuses recherches que je fis dans la suite, aussi bien à Paris, à la Bibliothèque nationale, au Cabinet des Titres, aux Archives nationales, etc., que dans la plupart des Archives départementales de la région, à Agen et à Bordeaux notamment, me permirent de réunir peu à peu, sinon de nombreux, du moins d’intéressants documents relatifs à l’histoire de Bonaguil. J’avais en outre toujours le regret d’avoir inséré à la fin de ma première monographie, et cela malgré son avis, quoique cependant avec son autorisation, le plan si défectueux de Viollet-le-Duc. Je n’attendais qu’une occasion pour le remplacer. Elle se présenta en 1882.

À cette époque, en effet, après une visite à Bonaguil, Monsieur Gout, architecte du Gouvernement, obtint de la Commission des Monuments Historiques une allocation de dix mille francs, en vue,

  1. Archives départementales de Lot-et-Garonne, B. 6.