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Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/159

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DE BONAGUIL

dans mon cabinet et avoir imploré le secours de la Sainte Trinité pour cette importante affaire, et celuy de la Très Sainte Vierge Marie, mère de notre Rédempteur, de tous les Saints et Saintes du paradis, et spécialement de Sainte Marguerite ma patronne et l’archange Saint Michel patron de cette paroisse, mon saint ange gardien, j’ai fait mon présant testament clos et mistique, et craignant de ne pouvoir pas bien l’écrire moi-même, je l’ay fait écrire par une personne de ma confiance comme suit, sans induction ni sujettion de personne, et par un pur mouvement de ma pure et franche volonté.

Premièrement, je recommande mon âme à Dieu, le suppliant de me faire miséricorde et me pardonner mes péchés et m’accorder la grâce de les expier le temps qu’il me reste de vie par la pénitense afin que je meure de la mort des justes et dans le sein de l’église catholique, apostolique et romaine, comme il m’a fait la grâce d’y naître et d’y vivre.

J’ordonne qu’il soit dit le nombre de mille messes pour le repos de mon ame, et pour le prix et somme de cent pistoles, savoir trois cents livres l’année de mon décès, et annuellement ensuite trois cents livres jusqu’au final payement de ladite somme et que le nombre soit remply, le tout au dessus de mes honneurs funèbres, dont je laisse le soin à la discrétion de mes héritiers bas-nommés.

J’ordonne pareillement qu’il soit distribué aux pauvres de ma terre de Bonneguil la somme de trois cens livres dans l’an de mon décès, outre la somme que j’ay placée pour eux, leur donnant aussi tous les arrérages de rente qu’ils pourront me devoir au jour de mon décès.

Je donne et lègue à l’église de Bonneguil, nommée Saint-Michel, pour les réparations dont elle a besoin, la somme de vingt pistoles au cas que n’aye peu les faire faire avant ma mort.

Je donne et lègue à ma femme de chambre qui se trouvera à ma mort la somme de huit cent livres, avec la moitié de ma garde robe, prélèvement fait en faveur des deux servantes de dix chemises pour chacune, laquelle garde-robe, déduction faite desdittes vingt chemises, sera partagée entre maditte femme de chambre et ma cuisinière, tant les robes, jupes, chemises, mouchoirs, coeffes de nuit, coeffes de jour, qu’autre linge servant à ma personne.

Je donne et lègue à Petit Jean, mon domestique, la somme de huit cens livres, une fois payée, ses gages payés et une année de plus.

Je donne et lègue à Etienne, mon laquay, la somme de cinq cens livres, une fois payée, ses gages payés et une année de plus.

Je donne et lègue à Annette, ma cuisinière, la somme de six cens livres, une fois payée, ses gages payés et une année de plus ; ensemble