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Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/34

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LE CHÂTEAU

du Drot, de la Dordogne, du Lot, nous retrouvons le type des grands châteaux féodaux, tels que Madaillan, Montpezat, Dolmayrac, Caumont, Langoiran, Duras, Beynac, etc., qui se rapprochent le plus possible, à cette époque, de celui des autres châteaux de France, dont le plus grandiose, on le sait, est celui de Pierrefonds (1390-1420).

Nous ne passerons pas en revue, dans ce rapide exposé, les moyens si nombreux et si divers d’attaque et de défense, employés au cours de ces siècles guerriers du moyen-âge. Ce sujet a été traité d’une façon trop magistrale par MM. de Caumont, Viollet-le-Duc, Quicherat, pour que nous ayons la prétention de rien ajouter après eux. En décrivant les diverses parties du château, nous nous appliquerons d’ailleurs à faire ressortir l’importance des innovations du moment. Qu’il nous suffise de dire ici que le grand mouvement national de la première moitié du xve siècle, dont le résultat fut l’expulsion définitive des Anglais, arrêta un moment le développement de l’architecture militaire en France, la noblesse préférant alors combattre en plein champ qu’abritée derrière les remparts de ses forteresses. Aussi notre pays ne possède-t-il que peu de châteaux bâtis à cette époque.

Il fallut le retour à une période relativement plus calme et surtout une nouvelle adaptation des armes à feu, pour permettre aux hauts barons de réparer les brèches que le temps, plus que les Anglais peut-être, avait faites à leurs demeures seigneuriales, et leur ouvrir les yeux sur les dangers quelles avaient désormais à courir.

L’artillerie, en effet, dont la première apparition en France date de la bataille de Crécy, avait sensiblement progressé. Employée tout d’abord en rase campagne, la royauté, et avec elle, les communes se l’approprièrent bientôt, comprenant qu’elles pouvaient s’en servir utilement contre les donjons détestés des seigneurs. Ce n’est que lorsque ces derniers, au cours de la Ligue du Bien public notamment, virent peu à peu tomber ces courtines qui les avaient abrités si long-