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Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/41

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DE BONAGUIL

porte e est surmontée d’un grand carré de pierre, dans lequel étaient sculptées les armes du seigneur, et qui est soutenu par deux supports figurant chacun un animal symbolique. La révolution a mutilé les traces de cet antique blason. Trois longues fentes, creusées dans le mur, servaient à retenir les chaînes des deux ponts-levis. Il n’existait pas de herse ; du moins nous n’avons su en voir aucune trace. On ne retrouve que celle des gonds de fer de la porte. En revanche deux meurtrières, assez curieuses, en défendaient très habilement les abords. Creusées de chaque côté, arrondies en dedans, très larges au dehors, elles étaient, comme presque toutes celles du château, destinées àrecevoir des pièces d’artillerie de petit calibre.

C’est ici le lieu d’appeler l’attention des visiteurs, tandis qu’ils cherchent à déchiffrer les armoiries effacées des anciens seigneurs, sur le danger qu’ils courraient en cet endroit, si le château se trouvait encore en état de défense. De tous les côtés, en effet, plus de dix meurtrières convergent leurs feux sur ce point extrême du pont-levis, aussi bien celles de la grosse tour que celles des tours de gauche, du mur de garde et des créneaux supérieurs. Car ces créneaux, maintenant restaurés, présentent cette singularité rare que leurs nierions sont percés, de deux en deux, de meurtrières rondes à leur base. Les ponts-levis relevés, on voit quelles difficultés s’offraient à l’assaillant pour emporter ce côté du château.

LA COUR D’HONNEUR ET LE PUITS

La porte franchie, on se trouve dans la grande cour d’honneur g, pavée de belles dalles de pierre et dont le niveau a servi de base pour dresser notre plan. De forme irrégulière, cette cour dessert, à gauche le donjon, à droite le grand corps de logis. Un large banc de pierre, taillé dans le rocher, se remarque à gauche, au pied du donjon. Dans le fond on aperçoit le puits q, d’une profondeur de 48 mètres, dont 8 mètres d’eau, et entièrement taillé dans le roc. Son niveau d’eau est, croit-on, celui du ruisseau de la vallée. Ainsi qu’il en existe dans toutes les forteresses du moyen-âge destinées