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Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/66

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LE CHÂTEAU

Si, renonçant à s’emparer du château du côté nord, l’ennemi se porte à l’ouest, là encore il se heurte à des difficultés tout aussi sérieuses, et ce n’est que par la ruse et l’habileté qu’il peut espérer les vaincre. Si, en effet, après avoir démonté les pièces de gros calibre, braquées sur la plateforme l, il parvient à escalader cette plateforme, il se trouve en présence d’une série de petites défenses qu’il ne peut espérer enlever qu’en connaissant pafaitement d’avance les moindres détours et en s’exposant à mille dangers. Il lui faut d’abord, après avoir essuyé les feux de la grosse tour, emporter la chicane n, c’est-à-dire affronter ses meurtrières et pénétrer pas à pas, homme par homme, dans son étroit couloir. Il arrive ainsi sur le parapet o’, sous les mâchicoulis et les feux convergents des meurtrières de la tour rouge et de la tour carrée, et en face du pont-levis m’relevé et défendu par les deux importantes bouches à feu de la porte x’. Cette porte prise, l’assaillant n’est pas encore maître du château. Il a à monter les divers paliers de l’escalier x et il vient se buter à son sommet contre une porte bien verrouillée, séparant, au rez-de-chaussée, la tour carrée du couloir v. Cette porte enfoncée, il devient enfin maître de tous les appartements seigneuriaux et de la cour d’honneur. Mais il lui reste encore à enlever le donjon, dernier refuge de l’assiégé, qui s’abrite d’abord derrière sa porte soutenue par des barres de fer et son pont-levis relevé, puis qui se défend d’étage en étage et jusqu’à la plateforme par les nombreuses meurtrières de la cage d’escalier.

Enfin, des côtés sud et est, le château est d’une approche encore plus difficile. Car, outre la pente naturelle du sol et l’escarpement à pic des murs au-dessus de la vallée, il est défendu par les boulevards o’ et o, capables de supporter des pièces de siège montées sur leurs affûts, par toutes les bouches à feu à tir rasant du souterrain et des courtines, enfin par les meurtrières à tir plongeant des tours du château,