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Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/80

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LE CHÂTEAU

lement certains actes importants qui accrurent la puissance de cette famille. D’abord le fils de Bernard, Raymond Ier de Roquefeuil réunit à sa maison, par son mariage, en novembre 1169, avec Guillemette de Montpellier, fille du puissant comte Guillaume VII de Montpellier et de Mathilde de Bourgogne, une grande partie des domaines de son beau-père. Plus tard, son fils, Raymond II de Roquefeuil, fut substitué, par testament du 4 novembre 1202, à la seigneurie de Montpellier et reçut du comte de Toulouse, pour services rendus, les châteaux de Breissac et de Ganges, dans le diocèse de Maguelonne. Excommunié pour avoir soutenu le comte de Toulouse contre Simon de Montfort, il fut au nombre des barons qui allèrent, en 1215, à Rome se plaindre devant le Pape. Revenu de ses erreurs, il se rendit le 17 avril 1226 à Narbonne et se soumit entièrement, jurant entre, les mains de l’archevêque de cette ville d’obéir désormais exactement, aux ordres du roi et du cardinal-légat, et remettant pour sûreté de ses promesses entre les mains de ce prélat ses châteaux de Roquefeuil, de Paules. de Valleraugues, de Blanquefort dans le diocèse de Mende et de Caylus[1]. Enfin un de ses descendants, Arnaud II, qui, outre les titres de ses ancêtres, portail celui de Comptor[2] de Nant[3] et était devenu seigneur de Combret dans le Rouergue, au diocèse de Vabres, par son mariage avec Jacquette de Combret en 1316, vint rejoindre à Agen Pierre de Rourbon, afin de s’enrôler sous sa bannière pour combattre les Anglais, amenant avec lui deux chevaliers, soixante-onze écuyers et cent quatre-vingts

  1. La copie de cet acte important se trouve dans la collection Doat (Mss. de la Bibliothèque nationale. Vol. 75, p. 151).
  2. Le comptor, c’est*à-dire le vassal immédiat du comte, était inférieur au vicomte, mais supérieur aux autres titres de noblesse. Le comptorat était une dignité féodale : c’est ce que dit Ducange (Glossarium, t. ii, p. 467), en comprenant en France les comptores entre les barons et les chevaliers, et « apud Cathalanos » après les vicomtes et avant les vavasseurs.
  3. Nant, dép. de l’Aveyron, arr. de Millau.