Aller au contenu

Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
LE CHÂTEAU

dans leurs arrêts les juges de cette époque, depuis le plus humble bailli jusqu’aux Parlements, sûrs qu’ils étaient tous de se voir soutenus par l’autorité royale. Il ne faut donc plus croire que le peuple ait été aussi opprimé, aussi esclave, même au xve siècle , qu’une certaine école, aux vues étroites, cherche faussement depuis un siècle à l’accréditer, et que le droit et la justice n’aient triomphé que depuis la Révolution. Les documents, comme le dernier que nous venons de citer, parlent assez d’eux-mêmes. Bien entêtés ceux qui ne veulent pas les comprendre.

Bringon de Roquefeuil fut plus heureux contre l’archiprêtre de Flaugnac. Ce dernier, poussé par l’évêque de Cahors, qui ne lui pardonnait pas son premier échec, essaya durant son conflit avec les consuls de Castelnau, de lui chercher chicane au sujet de certaines dîmes qu’il prélevait sur la paroisse. Mais le Parlement approuva cette fois les dires du seigneur de Roquefeuil et défendit à l’abbé de le troubler dans ses droits[1].

C’est vers ce temps, qu’humilié des échecs que lui avaient infligés les consuls de Castelnau, ne se sentant plus peut-être en sécurité suffisante au château de Flaugnac, qui n’en était éloigné que de quatre kilomètres à peine, Bringon de Roquefeuil résolut de se fixer dans ses terres du Haut-Agenais, fit bâtir à neuf le magnifique château de Bonaguil, et le choisit pour lieu de sa principale résidence. Le passage, déjà cité, de la chronique du xvie siècle en fait foi.

Les différents actes d’hommage qu’il rendit à Charles VIII, d’abord en 1483, puis le 17 avril 1484, (hommage qu’il fit rendre par noble Jean de Terre, gentilhomme de ses vassaux, à François d’Este, marquis de Ferrare, chambellan du Roi, lieutenant général du Languedoc)[2], ceux du 14 octobre

  1. Inventaire des titres de la baronnie. t. ii, p. 637, Procès-verbal de signification.
  2. « Acte tiré d’un grand livre vieux des Archives du domaine du Roi, qui est à la (Chambre des Comptes de Montpellier, couvert d’une1 bazaûe verte, feuillet 28 ; ledit livre