Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/103

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Je ne vous dirai pas davantage ce qu’il fit pour elle. Mais écoutez le récit de ce qui arriva à Gunther près de dame Brunhilt. Plus d’un beau cavalier s’est souvent trouvé à plus douce fête auprès d’autres femmes.

La foule s’était retirée, dames et chevaliers. Il se hâta de fermer la porte, car il espérait que son beau corps serait à lui. Mais le moment n’était pas encore venu où elle deviendrait sa femme.

Elle se dirigea vers sa couche en sa blanche chemise de lin. Le noble chevalier se disait : « Maintenant je vais obtenir ce que j’ai désiré depuis tant de jours. » Et certes elle devait bien lui plaire par son éclatante beauté.

De sa main le noble roi éteint la lumière, puis il s’approche de la jeune femme, le guerrier courageux. Il se couche à côté d’elle. Grande est sa joie ! il serre dans ses bras la vierge digne d’amour.

Il allait lui prodiguer les plus tendres caresses, si Brunhilt le lui eût permis. Elle s’irrita si effroyablement, qu’il s’en désola. Il espérait trouver du bonheur, il ne rencontrait qu’inimitié et que haine.

Elle lui dit : — « Noble chevalier, vous allez renoncer à tout ce que vous aviez projeté. Cela ne s’accomplira point. Sachez-le bien, vierge je veux rester, jusqu’à ce que j’apprenne le secret que je vous ai demandé. » Gunther se prit à la haïr.

Par force il voulut obtenir son amour et il déchira son vêtement. La femme puissante saisit soudain une ceinture faite d’un galon très fort, dont elle se ceignait les reins. Elle fit grand mal au roi.

Elle lui lia les pieds et les mains, puis le porta et l’attacha à un clou qui était fixé dans le mur, afin qu’il ne