Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/242

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Ils emmenaient avec eux un homme du pays des Burgondes, un héros au bras vaillant. Son nom était Volkêr. Quelles que fussent ses dispositions, il parlait toujours avec éloquence. Tout ce que faisait Hagene recevait l’approbation de ce joueur de viole.

Leurs chevaux étaient prêts, leurs bêtes de somme chargées. Ils n’avaient encore éprouvé dans le voyage aucune contrariété qui les affligeât, si ce n’est l’accident du chapelain du roi ; celui-là dut s’en retourner à pied jusqu’au Rhin.

XXVI. COMMENT DANCWART TUA GELPFRÂT

Quand ils furent tous arrivés sur l’autre rive, le roi se mit à demander : — « Qui nous montrera le bon chemin, afin que nous ne nous égarions pas ? » Le fort Volkêr répondit : — « Moi je m’en charge. »

— « Maintenant, dit Hagene, veillez bien, chevaliers et varlets. Qu’on suive de près ses amis, voilà ce qui me parait bon. Je vais vous faire connaître une malencontreuse nouvelle : nous ne retournerons plus au pays burgonde.

« Deux femmes des eaux m’ont annoncé ce matin de bonne heure que nous ne reviendrions pas de ce voyage. Maintenant, voici ce que je conseille de faire : armez-vous, héros ! et soyez bien sur vos gardes. Nous avons ici de puissants ennemis, et il ne faut s’avancer qu’en bon état de défense.

« J’espérais convaincre de mensonge ces blanches ondines. Elles m’avaient dit que nul d’entre nous ne reverrait sa patrie, sauf le chapelain. C’est pour ce motif que je l’eusse si volontiers noyé aujourd’hui. »