Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/277

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« Ainsi, soyez sans crainte. Après, chacun s’en tirera comme il pourra. »

Tous s’inclinèrent à ce discours et le remercièrent. Puis ils se dirigèrent vers leurs couches. Ces beaux guerriers ne tardèrent pas longtemps à s’étendre pour se reposer. Hagene, le héros intrépide, commença de s’armer.

Le joueur de viole, Volkêr, la bonne épée, prit la parole : — « Si vous ne vous y opposez pas, Hagene, je veux faire la garde avec vous cette nuit jusqu’à l’aurore de demain. » Le héros remercia très affectueusement Volkêr :

— « Que le Dieu du ciel vous récompense, très cher Volkêr ; en mes plus grands soucis je ne désirerais personne de plus que vous seul, quel que puisse être le danger. Je saurai bien vous en tenir compte, si la mort ne m’en empêche. »

Tous deux se revêtirent de leur brillante armure. Chacun prit son bouclier à la main, et sortant de la salle, ils allèrent se placer devant la porte. Là ils veillèrent sur leurs compagnons, et ils le firent loyalement.

Volkêr, le rapide, détacha de son bras un fort bouclier et le posa contre le mur de la salle, puis y rentra pour prendre son violon. Alors il veilla sur ses amis, comme il convenait à un héros tel que lui.

Il s’assit sur une pierre, sous la porte du palais. Jamais il n’a existé un plus brave joueur de viole. Il tira des cordes de son instrument des sons si doux, que les fiers étrangers remercièrent tous Volkêr.

Les cordes résonnaient et toute la salle en retentissait. Son habileté et sa force étaient toutes deux extraordinairement grandes. Il se mit à jouer plus doucement et plus