Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/278

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moelleusement. Il endormit sur sa couche maint guerrier plein de soucis.

Quand il s’aperçut qu’ils s’étaient assoupis, le héros remit le bouclier à son bras, et sortant de la salle, alla se replacer devant la porte pour garder les Burgondes contre les hommes de Kriemhilt.

Vers le milieu de la nuit, ou plus tôt, je ne puis le dire exactement, il arriva que Volkêr, le hardi, vit briller des heaumes dans les ténèbres. Les hommes de Kriemhilt auraient bien voulu assaillir les étrangers.

Avant d’envoyer ces guerriers, Kriemhilt leur avait dit : — « Si donc vous les trouvez, au nom de Dieu, je vous enjoins de ne tuer qu’un seul homme, le déloyal Hagene ; vous laisserez la vie aux autres.

Le joueur de viole parla : — « Ami, sire Hagene, il nous convient de lutter ensemble contre le danger. Je vois des gens armés s’approcher du palais ; si je ne m’abuse, ils veulent nous attaquer. »

— « Taisez-vous, dit Hagene ; laissez-les approcher davantage. Avant qu’ils nous aperçoivent, nos mains abattront à coups d’épée plus d’un casque, et nous les renverrons bien mal arrangés à dame Kriemhilt. »

Un guerrier d’entre les Hiunen vit bientôt que la porte était gardée et s’écria à l’instant : — « Nous devons renoncer à notre dessein ; je vois le joueur de viole qui fait sentinelle.

« Il porte sur sa tête un heaume éclatant dur et poli, fort et d’une seule pièce. Et sa cotte de mailles luit aussi comme un feu. À côté de lui se tient Hagene. Ah ! les étrangers sont bien gardés. »

Aussitôt les Hiunen se retirèrent. Quand Volkêr s’en