Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/309

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vigueur de ses coups ; mais ce superbe héros sut bien se défendre.

Le ménestrel frappa si rudement de son épée, que la garniture de fer du bouclier vola en éclats. Alors il laissa là Volkêr, qui était un homme terrible, et s’élança sur Gunther, le roi des Burgondes.

L’un et l’autre étaient forts au combat ; mais, quels que fussent les coups que Gunther et Irinc se portassent, ils ne firent point couler le sang des blessures ! Leurs armures, qui étaient belles et fortes, les préservèrent.

Alors il quitta Gunther pour s’élancer sur Gêrnôt. Il fit jaillir les étincelles hors de sa cotte de mailles. Gêrnôt, le roi burgonde, frappa presque à mort le hardi Irinc.

D’un bond il s’éloigna du prince ; il était si agile ! Le héros abattit quatre Burgondes de la noble suite venue de Worms d’outre-Rhin. La fureur de Gîselher était au comble.

« — Dieu en est témoin, sire Irinc, dit Gîselher le jeune, vous me paierez la mort de ceux que votre main vient de frapper à l’instant. » Et il se jeta sur lui et atteignit si rudement le héros du Tenemark qu’il le jeta à terre.

Celui-ci tomba sur ses mains dans le sang, et tous crurent que ce vaillant guerrier ne porterait plus jamais un coup dans les combats. Pourtant Irinc était couché sans blessure aux pieds de Gîselher.

Le choc de son casque et le fracas de l’épée avaient troublé complètement ses sens, et le brave guerrier n’avait plus conscience de la vie. Le fort Gîselher avait fait cela par la puissance de son bras.

Quand l’étourdissement produit par la violence des coups