Page:Lavergne, Jean Coste - 1908.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et de l’enterrement, que j’ai évalués approximativement… C’est énorme !

Son front se rembrunit. Crainte d’erreur, il recommença l’addition.

— Ma foi ! — ajouta-t-il, — je croyais que nous devions beaucoup moins… Bah ! la terre vaut bien au bas mot cinq à six cents francs ; une fois tout liquidé, il nous restera une assez jolie avance…

Il crayonna d’autres calculs.

— C’est ça… j’avais tort de me plaindre. Nous aurons encore de quoi voir venir, enfin.

Et il poussa un soupir de soulagement. Alors, il embrassa sa Louison qui lui souriait, heureuse, et caressa Rose et Paul qui, en jouant, continuaient à s’affubler des vieilles nippes de Caussette, puis les empilaient, en désordre, dans la malle grande ouverte et sans secret désormais.

XX

Le jeudi d’après, Coste partit pour son village natal. La veille, avec une partie des économies de sa mère, il avait payé rubis sur l’ongle ses fournisseurs de Maleval. Aussi, ce jour-là, il alla sur la route attendre la diligence, glorieux et fier pour la première fois, marchant au grand soleil et, la tête haute, regardant en face et sans honte les gens qu’il rencontrait et à qui il rendait gaiement et d’une voix claire leur salut. Il ne se sentait pas de joie de pouvoir se dire qu’il ne devait plus un sou dans Maleval.

Dès qu’il fut arrivé dans son village, il s’aboucha avec le notaire. Celui-ci lui dit que les temps étaient mauvais et la propriété foncière à bas prix ; aussi, quoique le champ en