Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/144

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du roi, que Frédéric est banni de l’Empire pour avoir affronté de mauvaise foi le jugement de Dieu ; de plus, il menace du même sort quiconque lui donnerait asile ou protection. Puis, après une nouvelle sonnerie de fanfares, il déclare, toujours au nom du roi, que l’étranger envoyé de Dieu à qui Elsa fait le don de sa main, décline, en acceptant la couronne, le titre de duc, qu’il entend remplacer par celui de Protecteur du Brabant, et invite ses nouveaux sujets à se préparer sans retard aux combats où, accompagnant le roi dans ses expéditions guerrières, ils récolteront une nouvelle moisson de gloire.

Le peuple, qui a suivi avec attention la proclamation du héraut d’armes, partageant les sentiments du roi en ce qui concerne Telramund aussi bien que son enthousiasme à l’égard du chevalier inconnu, approuve avec joie ses projets belliqueux ; mais, tandis que la foule devise avec entrain, il se forme sur le devant de la scène un groupe de quatre nobles, mécontents des agissements du Protecteur et jaloux de sa nouvelle autorité. Voyant leurs malveillantes dispositions à l’égard de son ennemi, Frédéric s’approche d’eux sournoisement et leur révèle en quelques mots le projet de la lutte qu’il veut entreprendre contre l’étranger.

Le cortège nuptial s’avance, et Frédéric n’a que le temps de se dissimuler derrière les seigneurs qui le dérobent à la vue de l’assistance.

Scène iv. — Elsa paraît au milieu du cortège, vêtue de sa toilette de mariée. Ortrude la suit, également parée avec richesse ; mais, au moment où sa bienfaitrice va monter les degrés de l’église, elle laisse éclater sa colère et, se plaçant vivement entre Elsa et la porte du temple, elle prétend ne pas rester plus longtemps au second rang et reconquérir la place qu’un jugement trompeur lui a fait