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Page:Lavignac - Les Gaietés du Conservatoire.djvu/20

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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

choisis proportionnellement dans les départements, et lui impose de fournir chaque jour un corps de musiciens pour le service de la Garde Nationale au Corps législatif. D’où l’utilité de la profusion de clarinettistes et de bassonistes dont nous parlions au début.


Le 10 du même mois Sarrette était nommé Directeur du Conservatoire, lequel est né, comme on voit, de la fusion entre l’Institut de musique de la Garde Nationale et de l’École de Chant et de Déclamation.

Sur la personne même de notre vénérable fondateur je ne vous dirai rien, ne possédant aucun document positif sur son caractère ou sa vie privée. Il est hors de doute que c’était un homme doué d’initiative et de volonté persévérante, un puissant organisateur, auquel nous devons le groupement et la création de l’École Nationale Française.

Jusque-là la France avait certes produit des compositeurs de talent et de génie, mais il lui manquait cette cohésion qui seule constitue, à proprement parler, une École.

Il dirigea le Conservatoire pendant vingt ans, de 1795 à 1816.

Il eut pour successeur direct Perne, qui fut directeur seulement cinq ans, de 1817 à 1822.

Ensuite vinrent Cherubini, de 1823 à 1841 (dix-huit ans) ; Auber, de 1842 à 1871 (vingt-neuf ans) ; Ambroise Thomas, de 1872 à 1896 (vingt-quatre ans) ; puis enfin Théodore Dubois, le Directeur actuel depuis 1896.

Si je ne vois rien à vous raconter sur Perne, dont la courte direction a laissé peu de traces, il en est tout autrement de Cherubini, l’un des plus grands maîtres dont puisse s’honorer l’École française, et qu’on a le grand tort de trop négliger aujourd’hui, de presque méconnaître.