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lui tournait le dos et chargeait Otton.

Le roi de France bouscule la piétaille pour rejoindre ses chevaliers, mais cette foule l’arrête. Avec ses lances, pointues comme une alène ou armées d’un crochet saillant, elle fait le siège de Philippe, ― car un chevalier était une fortification qui marchait et combattait.

Le roi tenait bon, solide en selle, n’inclinant ni à droite ni à gauche, frappant, tuant, avançant toujours. Mais le crochet d’une pique a pénétré sous le menton et s’est pris dans les mailles de la cotte. Philippe, pour l’arracher, tire, se penche en avant ; une poussée le fait tomber sous son cheval. Les piques et toutes les armes s’abaissent sur lui. « Ainsi, dit le bon chapelain, qui sans doute ne chantait plus,