Page:Lavisse - La Bataille de Bouvines, paru dans le Journal des débats, 13 et 16 décembre 1888.djvu/58

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Au retour de la bataille, les miliciens rentrés dans leurs villes, se sont complus sans doute au récit des exploits des gens de commune, pendant que les châteaux célébraient Saint-Pol ou Guillaume des Barres, et les palais d’évêques, Philippe de Beauvais ou Guérin de Senlis. Mais la notion d’un ordre distinct, assez claire pour les nobles, plus claire pour les évêques, était tout obscure pour les communes. Nul n’avait le sentiment, même vague, d’une démocratie française, qui eût son rôle à jouer dans la paix comme dans la guerre. La fusion des trois ordres, consommée en juin 1789, n’a pas commencé en juillet 1214.