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Page:Lavoix - Histoire de la musique, 1884.djvu/73

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L’ANTIQUITÉ.

tannicus ; on a dit qu’il s’était loué un jour à un préteur romain, pour chanter chez lui, moyennant un million de sesterces (177,900 francs) ; on sait tout cela, mais ce que l’on sait moins, c’est, qu’en somme, Néron n’était pas sans talent. Il avait travaillé très sérieusement son art avec Terpnos ; Martial cite avec grand éloge des chants d’amour de sa composition, et Vitellius, un de ses successeurs, aimait à faire exécuter sa musique (fig. 23).

Les artistes les plus célèbres de l’empire romain furent en général Grecs, tels que Terpnos citharède (54 ans après J.-C), Ménécrate et Diodore ; plus tard, sous Domitien, Chrysogone, Pollion, Eschion et Glaphyros ; la décadence commença au 11e siècle ; cependant on cite encore, sous le règne de Galba, l’aulète Canos, un harpiste égyptien célèbre nommé Alexandre Mesomède, dont nous avons parlé au sujet de la musique grecque. Longtemps après la mort de ce dernier, Caracalla lui faisait élever, en 210, un magnifique tombeau, en souvenir des progrès qu’il avait fait faire à l’art de jouer des instruments à cordes.

Ce fut surtout comme théoriciens que les Romains eurent droit à tenir rang dans la musique antique. Un des plus célèbres fut Vitruve (ier siècle ap. J.-C.), constructeur de théâtres ingénieux et savant ; il traita de la musique avec intelligence. Au iiie siècle, Censorinus, dans le De die natali, parle longuement de cet art, ainsi que Macrobe (ve siècle) dans ses Saturnales.

Trois auteurs de la fin de l’empire romain ont été, pour ainsi dire, les maîtres de musique du moyen âge : saint Augustin (354-430), Martianus Capella, vers 330, et Boèce. Saint Augustin philosopha plus