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II

RÉPONSE À M. DRUMONT




Je demandais, il y a quelques jours, à M. Drumont, de me répondre. Il faut à mon tour que je réponde à M. Drumont. Je lui ai posé quelques questions précises, il les a éludées en cherchant à me mettre en contradiction avec moi-même. Je les lui poserai une fois encore, le laissant libre de croire qu’en lui demandant une explication nette, je désire simplement avoir « un peu de la notoriété qui s’attache à tout ce qui vient » de lui. Je n’avais pas encore vu M. Drumont dans ce rôle de dispensateur de gloire, et il me sera permis de dire que je n’avais pas fait fonds sur lui pour recueillir un peu de cette renommée qu’il aime.

Avant tout je dois reconnaître que M. Drumont a souvent écrit que je n’étais pas un sot et qu’il m’a attribué du talent. C’était, dit-il, pour être aimable envers moi et il regrette maintenant d’avoir eu cette faiblesse. Je croyais qu’il n’avait fait qu’exprimer une conviction sincère sur mon compte. Je me serai donc trompé, et à l’avenir peut-être M. Drumont me jugera-t-il plus mal qu’il ne l’a fait jusqu’à présent. Je le regretterai pour lui. Il paraît qu’aujourd’hui je profite de son amabilité pour lui être « désagréable » à propos de son article sur Zola et il ajoute : « Que voulez-vous ? La race est comme cela… » J’avoue que je ne comprends pas. Qu’est-ce que M. Drumont attendait de moi, et quel service m’a-t-il rendu qui dût contraindre ma reconnaissance à m’abstenir de toute critique à son égard ?

D’abord quelle raison aurais-je d’être agréable à