Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


d’eau entre les rues Tronchet et Greffulhe. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Castex (rue).

Commence à la rue de la Cerisaie, nos 4 et 6 ; finit à la rue Saint-Antoine, no  218. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 158 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Cette rue a été ouverte en 1805, sur l’emplacement de l’ancien couvent de la Visitation des Filles-Sainte-Marie. — « Au palais de Saint-Cloud, le 11 juin 1806. Napoléon, empereur des Français, sur le rapport de notre ministre de l’intérieur, décrétons ce qui suit : — Article 1er. La rue bordant la partie latérale gauche de l’ancienne église des Dames-Sainte-Marie, allant de la rue Saint-Antoine à celle de la Cerisaie, et devant être prolongée jusqu’au quai Morland, prendra dans toute sa longueur, de la rue Saint-Antoine au quai, le nom de rue Castex, en mémoire du colonel du 13e régiment d’infanterie légère, tué à la bataille d’Austerlitz. — Art. 2. Notre ministre de l’intérieur est chargé de l’exécution du présent décret, signé Napoléon. Par l’empereur, le secrétaire d’état, signé H.-B. Maret. » Le prolongement de la rue Castex jusqu’au quai Morland n’a pas été exécuté. — Une décision ministérielle du 15 août 1809, et une ordonnance royale du 4 août 1838, ont maintenu la largeur primitive de la rue Castex qui est de 10 m. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue de la Cerisaie jusqu’aux deux bornes-fontaines.

Castiglione (rue de).

Commence à la rue de Rivoli, nos 46 et 48 ; finit à la rue Saint-Honoré, no  349 et 351. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 155 m. — 1er arrondissement, quartier des Tuileries.

« Paris le 17 vendémiaire an X de la république. — Les consuls de la république arrêtent : — Article 1er. Il sera percé une rue dans l’alignement de celle de la place Vendôme, sur les terrains des Feuillants et ceux du Manège jusqu’à la terrasse des Tuileries. — Art. 2. Les maisons et terrains environnants, mis à la disposition du gouvernement par la loi du 3 nivôse an VIII, seront vendus sur adjudication par la régie du domaine, avec charge aux acquéreurs de bâtir sur les plans et façades donnés par l’architecte du gouvernement, etc. — Le premier consul, signé Bonaparte. » — (Consulter l’arrêté des consuls du 1er floréal an X et le décret impérial du 11 juin 1811, à l’article de la rue de Rivoli). On donna à cette voie publique le nom de Castiglione, pour perpétuer le souvenir de cette bataille gagnée le 5 août 1796 par les Français sur les Autrichiens commandés par le feldmaréchal Wurmser. La rue de Castiglione est exécutée sur une largeur de 22 m. 50 c., non compris les portiques. — Une ordonnance royale du 4 octobre 1826 a maintenu la largeur de cette voie publique. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Catacombes (les).

Principale entrée dans la cour du pavillon ouest de la barrière d’Enfer.

Les catacombes sont d’immenses carrières dans lesquelles sont déposés les ossements extraits des églises et des cimetières détruits depuis plus de quarante années. — Dès le commencement du XIVe siècle, on voulut exploiter les bancs calcaires des carrières trouvées sous le faubourg Saint-Jacques, les territoires de Mont-Souris et de Gentilly. Ces exploitations furent faites sans surveillance et sans méthode. L’Observatoire, le Luxembourg, l’Odéon, le Val-de-Grâce, le Panthéon, l’église Saint-Sulpice et les voies publiques qui serpentent autour de ces monuments, étaient suspendus sur des abymes. Laissons parler M. Héricart-de-Thury : « Les souterrains dans lesquels sont établies les catacombes, dit ce savant, après avoir fourni les matériaux de construction de nos temples, de tous nos édifices, ont ensuite servi à recueillir les restes de nos ayeux, derniers vestiges de ces générations multipliées, enfouies et ensuite exhumées du sol de notre ville, où elles s’étaient succédé pendant un si grand nombre de siècles. L’idée de former dans les anciennes carrières de Paris ce monument unique est due à M. Le Noir, lieutenant-général de police. Ce fut lui qui en provoqua la mesure en demandant la suppression de l’église des Innocents, l’exhumation de son antique cimetière et sa conversion en voie publique. En 1780, la généralité des habitants, effrayée des accidents qui eurent lieu dans les caves de plusieurs maisons de la rue de la Lingerie, par le voisinage d’une fosse commune ouverte vers la fin de 1779 et destinée à contenir plus de deux mille corps, s’adressa au lieutenant-général de police, en démontrant les dangers, dont la salubrité publique était menacée par ce foyer de corruption, dans lequel, portait la supplique, le nombre des corps déposés excédant toute mesure et ne pouvant se calculer, en avait exhaussé le sol de plus de huit pieds au dessus des rues et habitations voisines. » Le cimetière des Innocents a dû, pendant sept siècles, dévorer douze cent mille cadavres. M. de Crosne, successeur de M. Le Noir, fit nommer par la société royale de médecine, une commission chargée de déterminer les moyens de parvenir à supprimer le cimetière des Innocents. On désigna pour recevoir les ossements du charnier des Innocents, les anciennes carrières situées dans la plaine de Mont-Souris, au lieu dit la Tombe-Isoire ou Isoard, ainsi appelée, dit-on, du nom d’un brigand qui exerçait ses rapines aux environs. « M. Guillaumot, premier inspecteur général