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T.

Tabletterie (rue de la).

Commence à la rue Saint-Denis, nos 47 et 51 ; finit à la rue des Lavandières, no 32, et à la place Sainte-Opportune, no 2. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 56 m.4e arrondissement, quartier des Marchés.

Guillot, vers 1300, l’appelle rue de la Tabletterie. Dans un censier de l’évêché de 1495, elle est indiquée sous la dénomination de la Tabletterie aliàs de la Cordouannerie ou Sainte-Opportune. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 30 mai 1836. La même ordonnance a autorisé le préfet de la Seine à acquérir, soit de gré à gré, soit par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique, les bâtiments situés sur le côté droit de la rue de la Tabletterie. Cette amélioration a été terminée en 1838. Maison no 1, retranch. réduit 3 m. 50 c. ; 3, ret. réduit 2 m. 40 c. ; 5, 7, ret. 1 m. 90 c. à 2 m. 15 c. ; 9, ret. réduit 2 m. 30 c. ; 11, ret. réduit 2 m. 90 c. ; de 13 à la fin, ret. 3 m. à 3 m. 50 c. ; propriété à l’encoignure de la rue Saint-Denis, doit avancer d’un côté et reculer de l’autre ; de 4 à la fin, alignées. — Égout entre la place et la rue des Lavandières. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Tacherie (rue de la).

Commence à la rue de la Coutellerie, nos 22 et 24 ; finit à la rue Jean-Pain-Mollet, nos 21 et 23. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 77 m.7e arrondissement, quartier des Arcis.

Dans les lettres de l’official de Paris, en 1261, elle est appelée la Juiverie-Saint-Bon. Il y avait alors dans cette rue une synagogue que Philippe-le-Bel, après l’expulsion des Juifs, donna en 1307 à un de ses valets nommé Pruvin. Dès l’année 1300 elle avait pris la dénomination de la Tacherie. — Une décision ministérielle du 15 floréal an V, signée Benezech, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 6 m. Cette moindre largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 22 mai 1837. Propriétés du côté des numéros impairs, retranch. 4 m. à 7 m. 80 c. ; 2, ret. réduit 40 c. ; 4, ret. réduit 30 c. ; 6, ret. réduit 60 c. ; de 8 à la fin, alignées. — Conduite d’eau entre la rue Jean-Pain-Mollet et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Taille-Pain (rue).

Commence à la rue du Cloître-Saint-Merri, nos 10 et 18 ; finit à la rue Brisemiche, nos 3 et 5. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 74 m.7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

On l’a souvent confondue avec la rue Brisemiche, ainsi que nous l’avons dit à l’article de cette voie publique. Sur un plan manuscrit de 1512, elle est nommée Baillehoë. On lui donna ensuite le nom de Taille-Pain, parce qu’on y faisait la distribution des pains de Chapitre qu’on avait l’habitude de donner aux chanoines de la collégiale de Saint-Merri. — Une décision ministérielle du 13 vendémiaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 8 m., en vertu d’une ordonnance royale du 6 mai 1836. La rue Taille-Pain qui forme équerre, est aujourd’hui fermée à ses deux extrémités. Propriétés du côté des numéros impairs, retranch. 2 m. 40 c. à 2 m. 80 c., à l’exception d’un bâtiment de 10 m. de face situé près de la rue Brisemiche, et qui est aligné ; propriétés du côté des numéros pairs, ret. 2 m. 50 c. à 3 m. 40 c.

Taitbout (rue).

Commence au boulevart des Italiens, nos 14 et 16 ; finit à la rue de Provence, nos 47 et 49. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 318 m.2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

« Louis, etc… Par arrêt aujourd’hui rendu en notre conseil d’état, nous y étant sur la requête de notre cher et bien amé Jacques-Louis-Guillaume Bouret de Vezelay, trésorier général de l’artillerie et du génie, etc., nous avons conformément à icelui par ces présentes signées de notre main, dit et ordonné, disons et ordonnons ce qui suit : Article 1er. Il sera ouvert aux frais du sieur Bouret de Vezelay, une rue de 30 pieds de largeur, dans le terrain par lui acquis à titre d’emphytéose, des religieux Mathurins, au quartier du Faubourg-Montmartre, la quelle aboutira d’un bout sur le rempart de la ville en face de la rue de Grammont, à travers un terrain dont le dit sieur Bouret de Vezelay est propriétaire, et par l’autre bout dans la rue de Provence, formant un coude dans le milieu ou environ de sa longueur, et au surplus alignée droite et les deux côtés parallèles. — Art. 2e. Voulons que la dite rue soit nommée rue Taitbout. — Donné à Compiègne le 13e jour d’août 1773, et de notre règne le 58e. Signé Louis. »

L’exécution de ces lettres-patentes rencontra une assez vive résistance de la part des trésoriers de France, en ce qui concernait le coude à former au milieu de la nouvelle rue. Ces lettres furent néanmoins registrées au parlement le 25 février 1775, et la rue Taitbout fut tracée et ouverte le 4 octobre de la même année, conformément aux dispositions arrêtées par le roi. Mais les trésoriers de France obligèrent M. Bouret de Vezelay à former une autre branche de rue qui, partant du coude de la rue Taitbout, devait aboutir au rempart. M. Bouret de Vezelay se soumit à cette condition, mais n’étant point propriétaire de tous les terrains que devait traverser le percement, il ne put établir qu’une impasse qui prit le nom d’impasse Taitbout, et qui