Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/344

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d’Architecture eut alors, comme l’Académie de Peinture et de Sculpture, ses écoles, ses prix et ses pensionnaires à Rome. Elle tenait aussi ses séances au Louvre et continua de former un corps séparé jusqu’à sa suppression.

Institut de France. — Au commencement de la révolution, les académies délaissées poursuivaient néanmoins leurs travaux. Dès 1791, leurs dépenses furent fixées provisoirement. Grégoire, en 1793, fit prononcer leur suppression et apposer les scellés sur le lieu de leurs séances. Une députation de l’Académie des Sciences, admise à la barre de la Convention, obtint pour elle et pour les autres Académies la faculté de continuer leurs travaux avec des règlements provisoires. La promulgation de la Constitution de l’an III porte, au titre 10 : « il y aura pour toute la République un Institut national chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les arts et les sciences. » Un nouvel ordre de choses commandait la réorganisation des anciennes académies. C’est alors que fut arrêté le projet de l’Institut national, admirable conception qui, en réunissant par un lien commun les diverses parties des connaissances humaines, depuis l’observation matérielle jusqu’aux sublimes émanations du génie, les fortifiait, les attachait l’une à l’autre pour les porter au plus haut point de développement. La loi du 3 brumaire suivant, promulguée le 1er vendémiaire an IV (23 octobre 1795), sur l’instruction publique, donna, dans son titre 4, l’organisation de l’Institut. Il fut divisé en trois classes : la première, sciences physiques et mathématiques ; la seconde, sciences morales et politiques ; la troisième, littérature et beaux-arts. La première classe, qui comprenait l’ancienne Académie des Sciences, était composée de 60 membres et de 60 associés. La seconde, qui correspondait à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, comptait 36 membres et 36 associés. La troisième, qui réunissait l’Académie française et celles de Peinture, de Sculpture et d’Architecture, avait 48 membres et 48 associés. Les voyages à faire pour les progrès des sciences, les encouragements et les concours furent aussi soumis à des règles par cette loi. L’Institut tint ses premières séances au Louvre. En 1803, Bonaparte introduisit quelques changements dans cette organisation. Il divisa l’Institut en quatre classes, en séparant les beaux-arts, la littérature et l’histoire. Par décret impérial du 1er mai 1806, l’Institut fut transféré au collége Mazarin ; tous les gouvernements introduisirent ensuite leurs innovations dans cette société de savants et de littérateurs. En 1815, on lui conserva le nom d’Institut, mais on rendit aux quatre classes qui le composaient leurs anciennes dénominations. La première classe fut nommée Académie des Sciences ; la deuxième, Académie française ; la troisième, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et la quatrième, Académie de Peinture et Sculpture ; enfin, une ordonnance royale du 27 octobre 1833 rétablit l’ancienne Académie des Sciences morales et politiques, et l’Institut se trouva composé de cinq classes. Cet état de choses subsiste encore aujourd’hui.

Instruction publique (ministère de l’).

Situé dans la rue de Grenelle-Saint-Germain, no 116. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Voici les plus importantes attributions de ce ministère : enseignements supérieur et secondaire, facultés, colléges, instruction primaire, établissements scientifiques et littéraires, bibliothèques publiques, travaux historiques, comités historiques, écoles des Chartes.

Intérieur (ministère de l’).

Situé dans la rue de Grenelle-Saint-Germain, no 101. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin. Les bureaux de ce ministère sont dans la même rue au no 103.

Dans les attributions de ce ministère, sont compris : le personnel et la nomination des préfets, sous-préfets, secrétaires généraux, conseillers de préfecture, le travail général relatif aux nominations dans l’ordre royal de la Légion-d’Honneur, les gardes nationales du royaume, leur recensement, leur organisation, la direction de la police générale du royaume, l’administration communale, la voirie urbaine, la direction des Beaux-Arts, l’administration des lignes télégraphiques, les archives du royaume, etc.

Invalides (boulevart des).

Commence à la rue de Grenelle-Saint-Germain, no 121 ; finit à la rue de Sèvres, nos 104 et 106. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 1 250 m. — 10e arrondissement ; de 1 à 9 inclus et tous les numéros pairs sont du quartier des Invalides ; de 11 à la fin, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Il a été formé, en vertu des lettres-patentes du 9 août 1760, registrées au parlement le 26 novembre suivant (voyez Enfer, boulevart d’). Sa dénomination lui vient de sa proximité de l’hôtel royal des Invalides. La largeur de la chaussée est de 19 m. 50 c. — En vertu d’une décision ministérielle du 14 vendémiaire an XI, les constructions riveraines doivent être établies à 4 m. de distance des arbres des contr’allées. Les propriétés bordant le boulevart des Invalides sont presque toutes sur cet alignement. Celles qui portent les numéros de 1 à 9 inclus devront reculer de 1 m. 30 c. à 2 m. 30 c. — Égout entre les rues de Grenelle et Plumet, bassin d’égout dans le surplus. — Conduite d’eau dans une petite partie. — Éclairage au gaz (compe Française).

Invalides (hôtel royal des).

Circonscrit par la rue de Grenelle, le boulevart des Invalides, l’avenue de Tourville et le boulevart Latour-Maubourg. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

La sollicitude des rois de France cherchait depuis longtemps à améliorer le sort de nos vieux soldats qui,