Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/457

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fondateur voulut par humilité que ces religieux s’appelassent Minimes, c’est-à-dire les plus petits, les plus humbles des hommes. Les historiens ne sont pas d’accord sur l’origine de la fondation du couvent des Minimes de Paris. Le plus grand nombre présume qu’Ange de Joyeuse légua, vers 1589, son hôtel de la rue Saint-Honoré à ces religieux, sous la condition de faire bâtir un couvent de leur ordre dans le faubourg, et d’y entretenir un maître d’école pour l’instruction des enfants de ce quartier. Il survint des difficultés qui empêchèrent l’exécution de ce projet. Olivier Chaillou, chanoine de Notre-Dame, et descendant d’une sœur de saint François de Paule, faisait partie de l’ordre des Minimes, il voulut lui léguer tous ses biens. Ces religieux se trouvant en état de fonder un établissement, achetèrent, le 27 octobre 1609, une partie des jardins de l’ancien palais des Tournelles ; Henri IV approuva cette acquisition par lettres de janvier 1610. Les Minimes se contentèrent d’abord de quelques bâtiments élevés à la hâte et d’une petite chapelle où la messe fut célébrée pour la première fois le 25 mars 1610, jour de l’Annonciation, ce qui fit désigner quelquefois cette maison sous le nom de l’Annonciade. Marie de Médicis voulant se déclarer fondatrice de ce couvent, fit rembourser aux Minimes le montant de leur acquisition. Ses libéralités, jointes à celles de plusieurs autres personnes de distinction, leur permirent de faire construire un grand couvent. La première pierre de l’église fut posée au nom de Marie de Médicis par l’évêque de Grenoble. Les événements politiques qui agitèrent la France suspendirent les travaux. La première pierre du grand autel ne fut posée que le 4 mai 1630, et l’église dédiée seulement le 29 août 1670, sous l’invocation de saint François de Paule, par Bouthillier de Chavigny, évêque de Troyes. Cet édifice était remarquable, son portail avait été élevé par François Mansart. Il était composé de deux ordres d’architecture : le premier, dorique, consistait en huit colonnes ; le second était formé de quatre colonnes composites. Dans le tympan du fronton, on voyait un bas-relief représentant Sixte IV au milieu de ses cardinaux, ordonnant à François de Paule de se rendre auprès de Louis XI. Ce couvent, supprimé en 1790, devint propriété nationale et fut vendu les 16 pluviôse, 11 et 13 thermidor an VI. Les bâtiments furent rachetés par l’État qui résolut d’y établir le collége Charlemagne. Ce projet n’eut pas de suite ; plus tard ils furent affectés à une caserne acquise moyennant 241,700 fr. par la ville de Paris. Cette acquisition a été faite le 30 octobre 1823, en vertu d’une ordonnance royale du 11 décembre 1822. — L’église, qui resta propriété particulière, fut démolie. Sur son emplacement on prolongea, en 1805, la rue de la Chaussée-des-Minimes, dont nous nous occuperons à l’article suivant.

Minimes (rue de la Chaussée-des-).

Commence à la place Royale, nos 25 et 28 ; finit à la rue Neuve-Saint-Gilles, no  3. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 181 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

La partie de cette voie publique comprise entre la place Royale et la rue des Minimes, a été ouverte en 1607, sur des terrains appartenant aux seigneurs de Vitry, et qui faisaient autrefois partie du parc des Tournelles. Elle prit d’abord le nom du Parc-Royal, qui indiquait l’emplacement sur lequel elle avait été ouverte. On lui donna ensuite la dénomination de rue de la Chaussée-des-Mïnimes parce qu’elle conduisait au couvent des religieux de ce nom. — Une décision ministérielle du 3 thermidor an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette partie de rue à 13 m. 75 c.

Le surplus de la rue de la Chaussée-des-Minimes a été percé en 1805, sur l’emplacement de l’église de ces religieux. Après la suppression de la communauté, cet édifice avait été vendu comme propriété nationale (voyez l’article précédent). Cette partie de rue a été fixée aussi à 13 m. 75 c. de largeur par une décision ministérielle du 4 mai 1822. Plusieurs propriétés riveraines sont soumises à un léger redressement. Le surplus est aligné. — Égout entre les rues des Minimes et Neuve-Saint-Gilles. — Conduite d’eau depuis la rue du Foin jusqu’à celle des Minimes. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Minimes (rue des).

Commence à la rue des Tournelles, nos 37 et 43 ; finit à la rue Saint-Louis, nos 12 et 14. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 206 m. — 5e arrondissement, quartier du Marais.

Ouverte en 1607, cette rue tire son nom du couvent des Minimes qui y était situé. — Une décision ministérielle du 3 thermidor an IX, signée Chaptal, et une ordonnance du 8 juin 1834, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les propriétés nos 8 et 12 sont alignées. Un bâtiment dépendant de la caserne et une partie de la propriété no  10 devront reculer de 1 m. Les autres constructions ne sont soumises qu’à un très faible retranchement. — Portion d’égout du côté de la rue Saint-Louis. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Miracles (cour des).

Située entre l’impasse de l’Étoile, les rues de Damiette et des Forges. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Cette cour existait déjà au XIIIe siècle. Son nom était commun à tous les endroits qui servaient de retraites aux mendiants et vagabonds qui encombraient les rues avant l’établissement des hôpitaux. Les gueux et gens sans aveu contrefaisaient les malades et les estropiés, pour attirer la commisération publique. Rentrés dans leurs repaires, ils opéraient le miracle d’une guérison parfaite. Il n’existe pas d’alignement pour cette cour qui n’est pas reconnue voie publique.