son nom. Ce théâtre fut d’abord occupé par de grandes
marionnettes qui furent remplacées par des enfants.
À ceux-ci succédèrent des acteurs véritables qui, sur
la scène ne jouaient que la pantomime, tandis que
leurs camarades placés dans les coulisses parlaient et
chantaient pour eux. La singularité de ce spectacle eut
un grand succès ; mademoiselle Montansier vint s’installer
en 1790 dans cette salle qui prit le nom de
théâtre des Variétés. On y jouait alors l’opéra, la tragédie
et la comédie ; ce théâtre fut fermé en 1793 ;
bientôt rouvert sous le titre de théâtre de la Montagne,
il reprit, en 1795, celui de théâtre des Variétés.
Brunet et Tiercelin y attiraient constamment la foule.
Les comédiens français et ceux de l’Opéra-Comique
en conçurent une telle jalousie qu’ils sollicitèrent et
obtinrent un décret impérial qui obligeait les directeurs
des Variétés à quitter, au 1er janvier 1807, la salle
du Palais-Royal. Depuis ce jour jusqu’au 14 juin suivant
où ils prirent possession de la salle du boulevart
Montmartre (voyez théâtre des Variétés), les acteurs
donnèrent des représentations sur le théâtre de la
Cité. La salle Montansier fut successivement occupée
par des danseurs de corde, des marionnettes et des
chiens savants. Vers 1814, on y ouvrit un café. Dans
cet établissement connu sous le nom de café de la
Paix, on jouait de petits vaudevilles devant les consommateurs.
MM. Dormeuil et Poirson obtinrent en
1831 le privilège d’un nouveau théâtre. L’architecte
Guerchy reconstruisit l’ancienne salle Montansier, qui
prit le nom de théâtre du Palais-Royal, et fut inaugurée
le 6 juin 1831. Placé dans un quartier très riche,
grâce aussi au talent de ses acteurs, ce théâtre n’a pas
cessé de jouir de la faveur du public. La salle contient
930 places dont les prix sont ainsi fixés en 1844 :
Stalles, loges de balcon et avant-scène, 5 fr. ; loges de
face et stalles d’orchestre, 4 fr. ; 1res galeries et avant-scène
des 2mes, 3 fr. ; baignoires, 1res loges de côté,
2me balcon et 1res découvertes, 2 fr. 50 c. ; 3mes loges,
2 fr. ; 2mes loges, 1 fr. 50 c. ; parterre, 1 fr. 25 c.
Palatine (rue).
Le premier cimetière de Saint-Sulpice était situé autrefois au chevet de cette église. En 1646, lorsque l’édifice que nous voyons aujourd’hui fut commencé, on prit l’emplacement de ce cimetière qu’on transféra au midi de l’église. Une partie de terrain fut alors ménagée de ce côté, pour former une rue qu’on désigna sous le nom de Neuve-Saint-Sulpice, puis sous celui de rue du Cimetière. Au commencement du XVIIIe siècle, cette voie publique prit la dénomination de rue Palatine, en l’honneur d’Anne de Bavière, palatine du Rhin, femme du prince de Condé, dont l’hôtel était situé dans les environs. — Une décision ministérielle du 7 fructidor an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 14 m. 61 c. En vertu d’une ordonnance royale du 3 avril 1843, cette largeur est portée à 16 m., à partir des arrière-corps de l’église. Propriétés no 1, retranch. 2 m. 80 c. ; 3 et 5, ret. 4 m. 80 c. à 6 m. 40 c. ; 7, ret. 7 m. à 8 m. 50 c. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Française).
Panier-Fleuri (passage du).
L’emplacement de ce passage faisait anciennement partie d’une voirie qui se trouvait en dehors de la seconde enceinte de Paris. En 1423, c’était le cul de sac de la Fosse aux Chiens. Son nom actuel lui vient d’une enseigne.
Panoramas (passages des).
Le principal passage qui communique de la rue Saint-Marc au boulevart, a été ouvert en 1800, sur l’emplacement du jardin de l’hôtel de Montmorency, appartenant alors à M. Thayer. Il doit son nom aux Panoramas qui y furent établis, et dont la suppression a eu lieu en 1831. Les autres passages ont été formés en 1834, et sont connus sous les noms de Galeries de la Bourse, Feydeau, Saint-Marc, Montmartre et des Variétés.
Panthéon (le).
Nous avons rappelé à l’article du collége Henri IV, qui occupe une grande partie de l’emplacement de l’ancienne église Sainte Geneviève, l’origine de l’abbaye célèbre qui portait également le nom de la douce et miraculeuse patronne de Paris. Les lettres-patentes qui suivent indiquent les motifs de la suppression des anciens bâtiments et les causes qui ont déterminé l’érection d’une seconde église dédiée à Sainte-Geneviève et dont le monument est transformé aujourd’hui en Panthéon Français.
« Louis, etc… Ayant été instruit par nos chers et bien amés les abbé, prieur et chanoines réguliers de notre abbaye de Sainte-Geneviève-du-Mont de Paris, que les bâtiments de leur église étaient dans un tel état de ruines que la réédification en était devenue indispensable, et que les fidèles qui la fréquentaient ne cessaient de former des vœux pour sa reconstruction ; ce qui ne pouvait s’exécuter sans nos lettres-patentes duement vérifiées ; les dits prieur, abbé chanoines réguliers nous ayant en même temps représenté l’impossibilité où ils étaient, par la