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Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/56

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bâtiment composé de quatre frontons surmontés d’un tambour. Elle a pris son nom des bassins ou réservoirs de la pompe à feu de Chaillot. (Voir l’article Barrières.)


Bassins (chemin de ronde de la barrière des).

Commence à la rue du chemin de Versailles et à la barrière des Bassins ; finit aux rue et barrière de Longchamp. Pas de numéro. Sa longueur est de 463 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

(Voir l’article Chemins de ronde.)


Bassins (rue des).

Commence à la rue Newton ; finit au chemin de ronde de la barrière de l’Étoile. Pas de numéro. Sa longueur est de 276 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

En vertu d’une ordonnance royale du 18 mars 1836, MM. Dumoustier, Laurent et Grassal, ont obtenu l’autorisation d’ouvrir sur leurs terrains trois rues de chacune 12 m. de largeur, et désignées sous les noms de Pauquet, Newton et des Bassins. L’autorisation résultant de cette ordonnance ne leur a été accordée qu’à la charge par eux de livrer sans indemnité à la ville de Paris, le sol qui sera occupé par les nouvelles voies publiques ; de supporter les frais de pavage et d’éclairage desdites rues ; d’y établir des trottoirs en pierre dure, de la forme et de la largeur qui seront déterminés par l’autorité municipale ; de pourvoir à l’écoulement souterrain, ou à ciel ouvert, des eaux pluviales et ménagères ; de ne pouvoir élever les constructions riveraines au-delà de la hauteur de douze mètres. Cette ordonnance royale a été immédiatement exécutée. (Voir l’article de la barrière des Bassins.)


Bastille (impasse de la Petite-).

Située dans la rue de l’Arbre-Sec, entre les nos 36 et 38. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

En 1499, dans les censiers de l’évêché, c’était la ruelle sans bout. En 1540, on la désignait sous le nom de ruelle Jean-de-Charonne. Sa dénomination actuelle lui vient d’un cabaret qui se trouvait encore en 1788 dans le fond de cette impasse. — Une décision ministérielle, en date du 13 février 1810, signée Montalivet, a fixé sa largeur à 7 m. 60 c. Les constructions du côté gauche ne sont pas soumises à retranchement.


Bastille (place de la).

Située à l’extrémité de la rue Saint-Antoine. Le dernier numéro est 9. — 8e arrondissement, quartiers du faubourg Saint-Antoine et du Marais ; 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Une colonne triomphale s’élève aujourd’hui sur ce terrain où pesa, durant plus de quatre siècles, un monument redoutable.

Étienne Marcel, prévôt des marchands, avait fait bâtir une porte fortifiée qui défendait la rue Saint-Antoine. Cette porte était flanquée d’une bastille ou petit bastion. Charles V, voulant préserver son hôtel de Saint-Paul d’une attaque subite, ordonna de reconstruire ces fortifications sur un plan beaucoup plus vaste.

Hugues Aubriot, prévôt de Paris, en posa la première pierre le 22 avril 1370.

Cette forteresse n’avait, dans l’origine, que deux tours ; on en ajouta bientôt deux autres. Vers l’année 1383, Charles VI en fit bâtir quatre nouvelles, les réunit par de gros murs et les entoura d’un fossé. Sous Henri II, en 1553, on éleva de nouvelles fortifications qui furent achevées en 1559. Ces travaux consistaient en une courtine flanquée de bastions, bordée de larges fossés à fond de cuve. Les propriétaires furent taxés pour cette dépense, depuis 4 livres jusqu’à 24, suivant le produit qu’ils tiraient de la location de leurs maisons.

Au mois d’août 1418, les Bourguignons assiégèrent la Bastille pour s’emparer des Armagnacs qui s’y étaient réfugiés ; les portes furent brisées. On voulut transférer les prisonniers au Grand-Châtelet ; l’escorte fut attaquée, et le peuple massacra les malheureux Armagnacs.

Cette bastille, qui avait été construite pour mettre la capitale à l’abri des attaques des Bourguignons et des Anglais, servit de prison d’État lorsque la crainte de ces agressions n’exista plus. De grands noms se rattachent à l’histoire de cette forteresse. Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol, connétable de France sous Louis XI, fut mis à la Bastille, le 27 novembre 1475, pour crime de lèse-majesté. Il eut la tête tranchée en place de Grève, le 19 décembre de la même année.

Jacques d’Armagnac, duc de Nemours et comte de la Marche, y fut également emprisonné pour crime de haute-trahison. Il fut décapité aux halles, le 4 août 1477.

La cruauté du roi Louis XI se montra ingénieuse dans la punition qu’infligea ce prince à Guillaume de Harancourt, évêque de Verdun. On lit dans les Comptes et ordinaires de la prévôté de Paris : « Pour avoir fait de neuf une grande cage de bois de grosses solives, membrures et sablières, contenant neuf pieds de long sur huit pieds de lè (large), et de hauteur sept pieds entre deux planchers, lissée et boujonnée à gros boujons de fer, laquelle a été assise entre une chambre, étant en l’une des tours de la Bastille Saint-Antoine, à Paris, par devers la porte dudit Saint-Antoine, en laquelle cage, est mis et détenu prisonnier, par le commandement du roi, notre dit seigneur l’évesque de Verdun. Fut employé à ladite cage, quatre-vingt-seize solives de couche et cinquante-deux solives debout, dix sablières à trois toises de long, et furent occupés dix-neuf charpentiers pour équarrir, ouvrer et tailler tout ledit