de juillet est d’ordre corinthien ; des inscriptions, des palmes, des couronnes d’immortelles, des rameaux de chêne, les armes de la Ville, le coq gaulois et le lion, symbole astronomique du mois de juillet, ornent le piédestal. Sur le fût, divisé en trois parties, sont gravés en lettres d’or les noms des victimes. Le chapiteau supporte une statue exécutée par M. Dumont : c’est le génie de la Liberté tenant un flambeau d’une main, des fers brisés dans l’autre, et déployant ses ailes. On monte deux cent quarante marches pour arriver au sommet. Enfin, tout le bronze employé présente une masse effrayante de 179 500 kilogrammes. À partir du sol jusqu’au flambeau que tient la statue, le monument a 50 m. 33 c. de hauteur. Les plans sont de M. Alavoine ; M. Barye a modelé les coqs et le lion du piédestal ; les pièces ornées de la colonne sortent des ateliers de MM. Ingé et Soyer. Le chapiteau seul pèse 12 000 kilogrammes. Les forges de Fourchambault ont fourni les tambours-lisses qui sont fort remarquables par leur précision ; M. Saulnier, mécanicien, en a fait l’ajustage et la pose. Le monument a été terminé au commencement de 1840, et le 29 juillet de la même année les cendres des victimes furent placées sous la colonne, dans les caveaux construits à cet effet.
La seconde porte Saint-Antoine était située au-delà des fossés de la Bastille. On la construisit sous Henri II, afin d’enfermer la forteresse dans Paris. Ce fut également sous ce règne qu’on décora cette porte d’un arc-de-triomphe dont les sculptures étaient du célèbre Jean Goujon. Sous cette porte, le duc d’Anjou, depuis Henri III, fit son entrée triomphale à l’occasion de son élection au trône de Pologne. La porte Saint-Antoine fut restaurée et agrandie dans les années 1670 et 1671, par l’architecte Blondel. Des lettres-patentes du mois de mai 1777 ordonnèrent la démolition de cette porte, qui gênait la circulation dans ce quartier populeux. L’emplacement qu’elle occupait forme également aujourd’hui une partie de la place de la Bastille. — Une ordonnance royale, en date du 24 septembre 1836, a déterminé les alignements de cette voie publique.
Basville (rue de).
Cette rue, ou plutôt ce passage a été ouvert sur l’emplacement de la basse-cour de l’ancien hôtel du baillage, laquelle était comprise dans la concession faite par le roi à M. de Lamoignon, suivant bail à cens du 26 février 1671, confirmé par lettres-patentes du même mois. Cette concession avait été faite à la charge d’établir diverses cours, galeries, ouvertures, etc.
Dans un procès-verbal d’expertise, dressé le 17 juin 1682 pour la réception des travaux et constructions imposés au concessionnaire, on lit ce qui suit : « Avons trouvé que ladite tour de la connestablie a esté percée et ouverte conformément audit contrat, au droit de la quelle gallerie pour passer en celle du pallais a esté fait de neuf une grande arcade de pierre de taille entre la dite tour au-dessus et au travers de la court basse du dit hostel du bailliage, et au-dessus de laquelle arcade a esté fait des petits logements et boutiques servans de continuation à la dite gallerie jusques à la dite tour de la connestablie, et la quelle voûte a esté posée sur un gros mur basty de pierres de taille, sous la quelle haute gallerie avons aussi trouvé qu’il a été observé au rez-de-chaussée de la dite grande court, deux passages pour la commodité du public, dont l’un du costé des maisons de la rue du Harlay pour entrée de la dite grande court dans la rue de La Moignon, et par l’autre bout vers la court basse du dit hostel du bailliage, une petite rue appelée la rue de Basville, pour communiquer de la petite place au bout de la rue de La Moignon, dans ladite grande court, les quelles rues et petites places sont pavées de gros pavez de grais, et à cet égard y a esté satisfait. »
La rue de Basville doit son nom à Guillaume de Lamoignon, seigneur de Basville, né en 1617, nommé premier président du parlement en 1658, et mort en 1677.
D’après l’ordonnance royale du 26 mai 1840, qui a déterminé le nouveau périmètre du Palais-de-Justice, la rue de Basville doit être supprimée, et son emplacement sera confondu dans l’enceinte dudit palais. Le passage dans la cour Harlay est déjà intercepté.
Batailles (rue des).
Il est nécessaire, pour bien comprendre l’origine de cette voie publique, de la diviser en deux parties. La première, qui prend naissance à la rue de Longchamp et finit à celle de Magdebourg, n’était anciennement qu’un chemin qui faisait partie du village de Chaillot, dont nous parlerons à la grande voie publique qui en a conservé la dénomination. Un plan moderne indique aussi cette portion de rue sous le nom de Marle. — Une décision ministérielle à la date du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, a fixé sa moindre largeur à 12 m. Les maisons nos 5, 7, 9, 11, partie du no 17, 21, 23 ; 8, 8 bis, 10, 14, 18 et 20, sont alignées. Les propriétés nos 1, 12 et 16 devront, pour exécuter l’alignement, avancer sur leurs vestiges actuels. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).
La deuxième partie, qui n’est pas encore construite, a été tracée, il y a quelques années, sur remplacement de la ruelle Sainte-Marie et de la communauté du même nom. Nous donnons ici l’historique de la maison religieuse de la Visitation-de-Sainte-Marie :