Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/61

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Elle fut fondée par Henriette de France, fille de Henri IV et veuve de Charles Ier, roi d’Angleterre. Cette princesse obtint, par lettres-patentes registrées au parlement le 19 janvier 1652, l’autorisation nécessaire pour établir un couvent de la Visitation dans la paroisse de Chaillot. Elle fit en conséquence l’acquisition d’une grande maison bâtie par la reine Catherine de Médicis, et qui avait appartenu, après la mort de la veuve de Henri II, au maréchal de Bassompierre. Ce fut dans cette communauté que Bossuet prononça, le 16 novembre 1669, en présence des principaux seigneurs de la cour, l’oraison funèbre de la reine d’Angleterre. En 1704, Nicolas Frémond, garde du trésor royal, fit rebâtir entièrement l’église. Cette maison religieuse fut supprimée en 1790. Une partie de ses biens fut vendue. On projeta sous l’empire de construite sur l’emplacement de cette ancienne communauté un palais destiné au roi de Rome. Les malheurs de la dynastie impériale empêchèrent l’exécution de ce projet. On a prolongé, comme nous l’avons dit plus haut, la rue des Batailles sur cet emplacement ; quelques avenues ont été également tracées ; et l’État loue à divers particuliers les terrains qui les avoisinent.


Batave (cour).

Située rue Saint-Denis, no 124 — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

Elle a été ouverte sur remplacement de l’église et dépendances de la confrérie du Saint-Sépulcre, dont nous traçons ici l’origine. Quelques fidèles, de retour d’un pélerinage à Jérusalem, se formèrent en confrérie au commencement du XIVe siècle. Louis de Bourbon, comte de la Marche et de Clermont, leur donna 200 livres parisis au mois de janvier 1325. Le derniers jour d’octobre de la même année, ils achetèrent dans la rue Saint-Denis, de Jean Chaumont, de Garmont de Saint-Quentin et de Jeanne-la-Maupetite, l’emplacement nécessaire pour bâtir une église. La première pierre de cet édifice fut posée le 18 mai 1326, par l’archevêque d’Auch, assisté des évêques d’Amiens, d’Autun, de Tréguier et de Mende. Cette cérémonie eut lieu en présence de Louis de Bourbon, de Clémence, reine de France, d’Isabelle, reine d’Angleterre, et de Blanche de Bretagne, veuve de Philippe d’Artois. Cette confrérie, autorisée en 1329 par lettres du roi Philippe VI, lutta longtemps avec le chapitre de Saint-Merri et celui de Notre-Dame. L’église, dédiée en 1526, ne fut entièrement terminée qu’en 1655. Le portail, historié avec goût, était une œuvre remarquable. Les bâtiments de l’ancienne confrérie du Saint-Sépulcre devinrent en 1790 propriétés nationales et furent vendus le 2 juillet 1791. L’acquéreur céda sa propriété à une compagnie hollandaise ou batave, qui fit construire les bâtiments de cette cour et une partie du passage, sous la direction des architectes Sobre et Happe. Les constructions étaient achevées en 1795. — Éclairage au gaz (compe Française).


Battoir-Saint-André (rue du).

Commence à la rue Hautefeuille, nos 10 et 12 ; finit à la rue de l’Éperon, no 9. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 152 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Guillot, dans son Dit des rues de Paris, composé vers l’année 1300, la nomme rue de la Plâtrière. Dans plusieurs titres de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, et notamment dans un terrier de 1523, elle est désignée sous le nom de Haute-Rue, dite du Battouer, autrement la Vieille-Plâtrière. Dans les lettres d’amortissement de l’hôtel des religieux de Vendôme, elle est indiquée sous la même dénomination de Vicus Alius. Le nom de rue du Battoir, qui lui fut donné peu de temps après, lui vient d’une enseigne. — Une décision ministérielle du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 4, 6, 8, 10 et 18 ne sont pas soumises à retranchement. Celles nos 2 et 12 ne sont assujetties qu’à un faible redressement. — Conduite d’eau depuis la rue Hautefeuille jusqu’à la borne fontaine.


Battoir-Saint-Victor (rue du).

Commence à la rue du Puits-l’Hermite, no 2 ; finit à la rue Copeau, nos 1 et 3 : Le dernier impair est 13 ; pas de numéro pair ; ce côté est bordé par les bâtiments de la Pitié. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

On ne commença à bâtir sur le clos du Chardonnet que sous le règne de François Ier. L’abbé et les religieux de Sainte-Geneviève donnèrent d’abord une grande partie de ce clos aux sieurs d’Albiac et René d’Ablon. Ce dernier fit ouvrir des rues en 1540 et construire vingt-quatre maisons, puis céda le reste à cens à divers particuliers. Ce territoire reçut d’abord le nom de Villeneuve-Saint-René, et depuis on en fit un bourg dans lequel le fief d’Albiac se trouva enclavé. Ce terrain comprenait tout l’espace borné par les rues du Jardin-du-Roi, d’Orléans, Mouffetard et Copeau. Un des chemins qui traversait ce bourg se nommait en 1588 rue Neuve-Saint-René. Une enseigne, en 1603, lui fit prendre le nom de rue du Battoir. Jusqu’en 1782, la rue du Battoir commençait à la rue Copeau et aboutissait à la rue d’Orléans. En vertu des lettres-patentes du 22 août 1782, registrées au parlement le 3 septembre de la même année, la partie de la rue du Battoir située entre la rue du Puits-l’Hermite et celle d’Orléans, fut supprimée et affectée à l’agrandissement de l’hôpital de la Pitié. — Une décision ministérielle à la date du 28 ventôse an IX, signée Chaptal, a fixé à 7 m. la largeur de la rue du Battoir. La maison située à l’encoignure de la rue du Puits-l’Hermite et les bâtiments