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1° Une note sur le frein hydraulique de 120 (manière dont s’est conduite cette pièce) ;

2° Une note sur les troupes de couverture (quelques modifications seront apportées par le nouveau plan) ;

3° Une note sur les modifications aux formations de l’artillerie ;

4° Une note relative à Madagascar ;

5° Le projet de manuel de tir de campagne (14 mars 1894).

Ce dernier document est extrêmement difficile à se procurer, et je ne puis l’avoir à ma disposition que très peu de jours. Le ministre en a envoyé un nombre fixe dans les corps et ces corps en sont responsables ; chaque officier détenteur doit remettre le sien après les manœuvres. Si donc vous voulez y prendre ce qui vous intéresse et le tenir à ma disposition après, je le prendrai. A moins que vous ne vouliez que je vous le fasse copier in-extenso et ne vous en adresse la copie.

Je vais partir en manœuvres.


DISCUSSION DU BORDEREAU

Il est indispensable maintenant d’étudier point par point cette lettre. Pour qu’elle constitue une charge accablante, il faut qu’il soit établi que le capitaine Dreyfus a eu en sa possession les documents dont il parle, ou qu’il ait eu les éléments nécessaires pour rédiger les notes ci-dessus énumérées. Il faut, en un mot, que l’accusation ait d’autres points d’appui que cette lettre, de l’authenticité de laquelle les divergences d’opinions des experts permettent de douter. Je vais suivre l’accusation et l’accusé, l’acte d’accusation et la défense, et, je ne saurais trop le répéter, je défie qui que ce soit de m’infliger un démenti sérieux.

1° Note sur le frein hydraulique de 120. Manière dont s’est comportée cette pièce.

Au cours de son instruction, le commandant du Paty de Clam demanda au capitaine Dreyfus : « Connaissez-vous le frein hydraulique du canon 120 ? » Il répondit : « Oui, je le connais, je l’ai vu. » Que peut conclure l’accusation de cette réponse ? Rien, car il ne s’agit pas dans la lettre incriminée du frein lui-même, mais de la manière dont la pièce s’est comportée pendant le tir, de la façon dont a fonctionné le frein qui n’agit que pendant le tir. Le capitaine Dreyfus dit : « J’ai vu la pièce deux fois, à Bourges en 1889, à l’école de guerre en 1892, 7e ne l’ai jamais vue tirer. » L’acte d’accusation reconnaît que le capitaine Dreyfus dit vrai.

Donc, pour savoir comment s’est comportée la pièce, il faudrait que le capitaine ait pris des renseignements soit aux bureaux de