Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/431

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
399
LA CROIX DE SANG

riante, elle s’agenouilla auprès de sa couche devant une image de la sainte Famille.

Elle pria longtemps ; elle pria avec une ferveur étonnante. Et ses lèvres où passait le frisson d’un amour nouveau, d’un amour idéal, répétaient toujours les mêmes prières :

Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié…

Je vous salue, Marie, pleine de grâce…

Et son imagination ardente s’emportait, peut-être, sa foi neuve en des régions merveilleuses, où les ivresses de la vie sauvage se fondaient avec les ravissements promis par une religion divine.

Le jour qui se levait devait être, pour la belle enfant des bois, un jour de grande joie. L’eau sainte du baptême allait couler sur son front. Déjà son cœur possédait les douces vertus chrétiennes et son esprit pénétrant s’était familiarisé avec les principales vérités de la religion. Depuis longtemps elle soupirait après