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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/193

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du canada

Vous devez tressaillir, jeunes et purs héros,
Tressaillir de bonheur dans votre saint repos,
En voyant maintenant sur ces rives sauvages
Où vous vîntes mourir après de longs voyages,
Un peuple généreux, un peuple plein de foi,
Grandir paisiblement sous une douce loi !

 De rapides canots se croisent dans la rade.
Des guerriers menaçants parcourent la bourgade :
Ils se sont tatoués de diverses couleurs ;
L’audace est sur leurs fronts, la haine dans leurs cœurs.
Ce sont les envoyés des tribus éloignées.
Leurs âmes du repos paraissent indignées.
Ils percent les sapins de leurs rapides traits,
Ou marchent en chantant de sonores couplets,
Cartier qui voit de loin cette foule guerrière
S’élever, se mouvoir comme un flot de poussière,