Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/304

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fants. On le sait déjà, elle était la femme d’un riche et honnête cultivateur, M. Athanase Lepage. Elle vivait heureuse autant qu’une femme peut l’être, quand elle n’a pas de petites créatures adorables à faire sauter sur ses genoux et à serrer contre son cœur. Ce fut à cette sœur chérie que le curé confia Marie-Louise et Geneviève, l’innocence et le repentir. Mme Lepage aimait déjà beaucoup la gentille enfant, et ne s’en serait point séparée volontiers, même si elle eût été libre de le faire. La paix et le bonheur régnaient sous le toit du cultivateur chrétien. Mais ce calme délicieux fut troublé par l’arrivée inattendue du maître d’école. Un de ces hazards inexplicables qui semblent avoir toute l’intelligence du mal, comme il y en a parfois, venait de guider les pas du plus cruel ennemi de la fille repentante et de l’enfant, vers leur retraite ignorée. Le maître d’école avait en vain cherché ses victimes depuis plusieurs jours ; il les avait demandées à tous ; et c’est à l’heure où il désespérait de les retrouver qu’elles passent devant ses yeux ébahis. La vie est pleine de ces caprices du sort.

Le pèlerin fut amené à Québec et jeté en