Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prison. Asselin attendait avec inquiétude le retour de son beau-frère et des constables. Il eut une grande joie du résultat heureux de ses recherches, et il passa la nuit à l’auberge de l’Oiseau de proie, avec Racette, le charlatan et les autres voleurs. Ce fut une nuit d’orgie et de débauches.

Le pèlerin passa cette nuit dans une anxiété profonde. Il lui semblait qu’il était le jouet d’un rêve pénible. Peu à peu le calme revint dans ses esprits. La prière soutint son courage. Il ne voulut pas désespérer. Il supporta cette nouvelle et terrible épreuve avec la résignation du vrai chrétien. Les anges du Seigneur versèrent la grâce divine dans son âme soumise, comme une huile douce sur les plaies saignantes. L’essaim des esprits bienheureux remplit son cachot humide, et il dormit du sommeil paisible des justes.

Il languit plusieurs jours au fond de sa noire cellule, ne mangeant que du pain noir et ne buvant que de l’eau. Comme s’il était juste de faire subir à celui qui n’a pas encore été convaincu du crime dont on l’accuse, le traitement sévère que l’on inflige au coupable.