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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

Un jour, la femme de Pierre Charette veut mettre un beau châle neuf acheté à Québec ; crac ! voilà le châle en deux. Elle en achète un second ; même aventure. La peur la prend ; elle court à l’église et se fait bénir. Depuis elle a des châles tant qu’elle veut, et les met sans qu’ils se déchirent ; même, son mari trouve qu’elle en achète trop. Or, il paraît qu’une fois Eusèbe dit à sa domestique qui avait besoin d’un châle pour être commère, d’emprunter celui de la Charette. Pour une raison ou pour une autre, madame Charette avait refusé. Josepte, désappointée, s’était plainte à son maître. Celui-ci n’avait répondu qu’un mot : « Son châle !… son châle !… » Mais ce qui signifiait tout, c’était ce qu’il n’avait pas dit.



V.

LES ENFANTS D’ÉCOLE.


Quand la mère Lozet sut qu’Eusèbe Asselin était nommé tuteur des enfants de Jean Letellier, elle dit en plongeant le pouce et l’index dans sa tabatière : Je les plains, ces pauvres