Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/117

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véler les secrets de sa nouvelle profession, et le sort réservé au muet. Mais il invita le tuteur coupable à ne pas désespérer, lui faisant remarquer, avec raison, qu’un nouveau hasard pouvait encore d’un moment à l’autre, changer le cours des événements, relever ceux qui sont à terre et renverser ceux qui sont debout.

Racette avait d’abord pensé aussi lui que le muet pouvait être le voleur, et ce n’était que par mesure de prudence, — comme il appelait sa criminelle action — et pour rendre la justification de ce jeune homme impossible, qu’il lui avait glissé quelques piastres dans la ceinture de son pantalon. Quelques jours plus tard, quand on lui donna sa part d’une somme dont il ne connaissait ni le montant ni la provenance, il eut un soupçon de la vérité. Il comprit les trois jours d’absence du charlatan, de Robert et de Charlot ; mais il ne comprit point pourquoi on lui avait caché leur expédition.

— Ils sont toujours bien honnêtes ces compagnons, pensa-t-il, puisqu’ils ne m’ont pas oublié dans le partage.

Cependant l’amour de l’or lui fit mépriser la