Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/145

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plongé dans le premier sommeil, car le premier est toujours le plus profond, il ouvrira la porte aux autres ; une fois entré, l’on ne doit sortir qu’avec l’enfant. Tant mieux si personne ne s’éveille ! tant mieux pour les gens de la maison. Si quelqu’un tente de résister ou de donner l’alarme, tant pis pour celui-là ! Des mesures sont prises pour que l’expédition n’échoue point.

Charlot était donc entré chez Lepage et, comme on vient de le voir, avait reçu la plus franche hospitalité. Il étudia la maison, compta les appartements, remarqua bien la chambre de M. et de Madame Lepage, mais observa mieux celle de Geneviève et de Marie-Louise. Cependant la présence du muet lui causait une vive inquiétude. Il savait bien que, prisonnier dans sa chambre, il ne pouvait sortir ; mais il pouvait empêcher les gens de dormir, et rendre l’enlèvement difficile, sinon impossible. Il eut envie d’aller chercher un de ses complices. Aidé de Lepage et de ce complice, il pourrait enchaîner le robuste garçon et le rendre inoffensif, du moins pour le reste de la nuit. Alors tout le monde reposerait tranquillement. Mais pendant qu’il