Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/170

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et plus ils marchent lentement. Ils entendent un bruit léger dans le feuillage et appellent leur compagnon. Une même pensée vient à leur esprit : Il a été tué… Alors ils s’arrêtent. Le chef arrive près d’eux.

— Que faites-vous ? quel est ce cri que j’ai entendu ?

— C’est le docteur ! il est mort, croyons-nous : Nous sommes découverts.

Une sueur froide inonde le visage du brigand. Il s’approche de Charlot et lui confie quelque chose. Charlot s’éloigne de suite. Un instant après, le chef crie : Sauvons-nous !

L’un des brigands passe trop près des aunes, la rame lui fouette l’épaule ; mais il ne tombe point ; il s’enfuit en criant de rage et de douleur. C’était le maître d’école. Alors une forme puissante et sombre, que les ténèbres faisaient paraître plus grande et plus terrible encore qu’elle n’était réellement, s’élance à la poursuite des bandits.