Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/189

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En entrant elle s’était trouvée face à face avec Picounoc. Sa mère, debout, pâle, tremblante, ne peut revenir de sa surprise à l’aspect d’une pareille audace. Après un moment elle s’écrie :

— Quoi ! vous osez venir ici ?…

Picounoc sourit et ne bouge pas. L’ex-élève, fermant ses poings, s’avance près de lui :

— Lâche ! dit-il, vil insulteur de femmes ! je n’espérais pas te faire payer sitôt ton infamie. En même temps il veut frapper le cynique garçon, qui n’a pas de peine à parer le coup, car il est grand de six pieds et l’ex-élève est de taille moyenne :

— Tu sais bien, Paul, que je te mettrais en charpie si je voulais ! réplique l’inflexible Picounoc, pendant que l’ex-élève, aveugle de fureur, l’attaque avec la rage et la persistance du taon qui pique les flancs du taureau.

— Lâche ! hurle Paul Hamel, défends-toi donc ! Si je ne suis pas capable de te battre à coups de poings je te battrai à coups de bâton !… J’ai juré que je la vengerais !