Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/191

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— Pardon ! s’écrie-t-il, et il éclate en sanglots…

Le silence qui succède a quelque chose d’épouvantable…

— Es-tu vraiment mon fils ? demande la mère, d’un accent plein d’amertume.

— Oui ! répond Picounoc, je suis Pierre-Énoch, parti il y a quinze ans…

Et il dit le nom de son père et le nom de famille de sa mère, et une foule d’incidents de son enfance… La mère pleure, et ses sanglots sont bien amers… Elle ne peut dire qu’un mot : que je suis malheureuse !…

Emmélie, atterrée, sans voix et sans larmes, l’œil égaré, ressemble à une insensée. Elle paraît ne plus se rendre compte de ce qui se passe autour d’elle. L’ex-élève attend, dans la stupéfaction, le dénouement de cette terrible tragédie. À la fin on entend une voix faible et saccadée qui murmure :

— Une mère pardonne toujours…