Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/198

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regarda par la fenêtre et vit l’infâme maître d’école menacer, de son couteau, l’innocente enfant endormie sur sa chaise. Elle entra doucement, doucement… et de ses doigts perçants, saisit, comme l’on sait, la gorge du brigand…

Pendant qu’elle poursuit le maître d’école, celui qui est chargé de veiller sur elle reconnaît la petite Marie-Louise, entre, la prend dans ses bras, et s’en retourne triomphant. Il veut retrouver la malheureuse Geneviève : il s’égare. Désespérant de la rejoindre durant la nuit, il reprend le chemin du Château-Richer, emmenant, joyeux, l’enfant mystérieusement sauvée. Il se promettait de revenir dans le cours de la journée prochaine, chercher de force ou de gré la pauvre folle. Le lendemain, Geneviève s’acheminait, désespérée, vers Lotbinière. Et toujours en marchant elle appelait sa jeune amie, et les gens se détournaient pour la voir.

Deux jours plus tard, elle arrivait à la braierie du ruisseau de Gagné, où nous l’avons vue faire des menaces à Asselin, où nous l’avons entendue chanter son refrain douloureux.