Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/238

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Et Picounoc met la main sur la poignée de la porte pour ouvrir et entrer.

— Arrête ! crie le brigand.

Picounoc le regarde.

— Arrête ! arrête ! te dis-je.

— Allez-vous-en !

— Picounoc, je suis ton père !…

— Tu mens, vieux fripon !

— Picounoc, je suis ton père !

— Si tu es mon père, hurle le garçon que la fureur et l’effroi rendent fou, ôte donc cela pour que je te voie comme il faut !

Et d’un bond il s’élance sur l’insolent vieillard, et lui arrache moustache et perruque. Un cri part de l’intérieur de la maison. Les deux femmes viennent de reconnaître l’impur vaurien de la rue Champlain. Le vieillard, honteux et pâle de colère, ramasse et fait disparaître, au fond de la poche de son habit, cheveux faux et fausse barbe.

— Ça ne tenait pas beaucoup, dit-il rugissant, et un enfant pouvait faire ce que tu as fait, grand lâche ! Maintenant approche ! et j’en