votre chemin et vous couper les vivres. Est-ce juste ?
— Nous sommes venues les premières ici et nous y resterons ! nous lutterons ! nous avons des amis.
Pendant que le dépit gonfle le cœur de la mère et le cœur de la fille, l’enseigne est clouée au-dessus de la porte. La mère Labourique n’y peut tenir ; elle se lève et fait un tour dans la chambre, en frappant du pied, et en menaçant de la main.
— Oui ! c’est de la provocation, cela, dit-elle, c’est de la malice toute pure ! Ah ! l’on veut nous abattre, nous mettre dans la rue ! eh bien ! rira bien qui rira le dernier ! La mère Labourique a encore du sang dans les veines !…
Elle s’approche de la fenêtre.
— Qu’est-ce qu’il y a d’écrit au bas de ces oiseaux ? Peux-tu lire ?
— Oui, mère : « La colombe victorieuse. »
— Ah ! je le savais bien, reprend la bonne femme, en marchant et gesticulant de nouveau, je le savais bien que c’était une provocation !…