— Te souviens-tu, dit Noémie, de cette fois où Clodomir Ferron te jeta dans la vase, en allant à l’école ?
— Je ne l’oublierai jamais, Noémie, car tu me révélas alors ton bon cœur et ta sensibilité…
Noémie rougit. Elle continua :… Le maître injuste, au lieu de punir Clodomir, te donna des coups de règle…
— Et tu pleuras, acheva le pèlerin, avec un sourire un peu triste…
La jeune fille avait encore envie de pleurer.
— Il était bien injuste, ce maître, dit-elle, après un moment de silence.
— Il est ici, observa le jeune homme à voix basse.
Noémie jeta un coup d’œil dans la salle et reconnut le maître d’école, assis auprès de son beau-frère. Elle devint rouge de honte, et pencha la tête comme si elle eût été coupable d’une grande faute.
— Mon Dieu ! dit-elle, qu’ai-je fait ?
— Tu n’as dit, tu n’as fait rien de trop, reprit le pèlerin à haute voix. Ce maître était injuste et cruel… et je le soutiens à sa face…