Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/269

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La folle part d’un grand éclat de rire.

— Je tire ! dit Saint-Pierre.

— Elle va descendre, répond le maître d’école.

La folle rit toujours.

— Elle peut nous faire pendre, repart le chef en relevant son arme.

La folle se retire d’un pas en arrière.

— Faites comme vous voudrez, dit Racette.

Le coup retentit. Un cri s’élève ; il est suivi d’un rire strident, et la folle disparaît. Les deux misérables la poursuivent en vain. Ils la voient de loin, au clair de la lune, s’enfuir comme un fantôme dans les champs solitaires, et, de temps en temps, l’écho leur apporte des sons clairs et entrecoupés qui ressemblent à un rire sinistre.

Geneviève se retirait d’ordinaire chez M. Bélanger. Elle revint frapper à la porte de l’honnête maison. Elle était pâle, haletante, bouleversée. Un moment elle riait aux éclats, le moment d’après elle sanglotait. Madame Bélanger lui donna les meilleurs soins et la fit mettre au lit. Le lendemain, la pauvre folle